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baixindi
29 septembre 2013

7 jours au Tibet !

À l’approche des vacances nationales chinoises, à l’occasion de la fête du 1er octobre célébrant la fondation de la République Populaire de Chine, les Chinois se déplacent en masse à l’intérieur de tout le pays vers les lieux touristiques les plus prisés.
L’objectif pour ces sept jours de congés a donc été de trouver l’endroit où couler des jours paisibles loin des foules et du tumulte occasionné. Nous avons donc pensé à un refuge sûr, le Tibet et surtout le camp de base de l’Everest à plus de 5200 mètres d’altitude. Les Chinois n’étant pas de grands aventuriers dans l’âme, nous avons pensé que ce serait le mieux. Nous avons d’ailleurs eu le nez creux car pendant que nous étions perchés entre monts et ciel, seuls en trek, les zones touristiques autour de Chengdu, comme Jiuzhaigou, ont affiché un record de fréquentation avec plus de 300 000 personnes dans le parc naturel !
Seul inconvénient, lorsqu’on prétend sortir des sentiers battus en Chine, il faut prévoir son voyage bien à l’avance et armer son porte-monnaie. Depuis 2008, il est extrêmement pénible pour un étranger d’entrer dans la préfecture autonome du Tibet suite aux évènements de protestation lancés au cours des J.O de Pékin. Nous avons dû passer par une agence de voyage tibétaine, qui s’est occupée de nous fournir tous les permis nécessaires avec guide et chauffeur obligatoires et de nous délester de 2500 euros pour un séjour et trek de 8 jours. Et encore, nous n’avons pas pris de yaks pour nous accompagner afin d'économiser sur une partie du Trek.
En préparant notre voyage un mois à l’avance, nous avons reçu notre permis d’entrée que deux jours avant de prendre notre train, les délais ont donc été très serrés. Car sans permis, pas de voyage, on ne vous laisse même pas monter dans le train.
L’étape du train a fait partie intégrante de notre voyage. Ce voyage de 45h peut en effrayer certains à première vue, mais lorsque vous êtes confortablement installés en wagon couchette et que vous parcourrez le Sichuan, le Gansu, le Qinghai et le Tibet à plus de 5000 mètres d’altitude à bord du train le plus haut du monde, vous ne regretterez jamais de ne pas avoir pris l’avion.

Voici notre itinéraire en train des plus atypiques entre Chengdu et Lhassa :

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Nous avons donc d'abord traversé le Sichuan de nuit pour arriver au nord dans la province du Gansu à la station de Lanzhou. Ensuite, nous sommes passés par Xinning dans la province du Qinghai, avant d'entamer les hauts plateaux entre Xinning et Lhassa. C'est sur cette partie que le train passe le col de Tangula Shankou à 5072 mètres d'altitude, ce qui lui vaut le surnom de "train du ciel", le train le plus haut du monde, 200m de plus que la ligne des Andes. La plus courte distance entre deux points est bien la ligne droite, mais la plus belle, c'est bien celle-ci !

Voici donc notre petite installation à bord du train lors de notre premier matin après une bonne nuit de sommeil, bercés par l'éloignement de la grisaille de Chengdu :

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Nous avions une petite table près de la fenêtre pour ne pas rater une miette du paysage, même en plein repas. De chaque côté de la table, les couchettes sont fournies en oreillers et en couvertures. Chaque compartiment dispose également d’un thermos pour l’eau bouillie mise à disposition à bord des trains. Vous pouvez donc vous concocter votre thé favori et bien entendu vos nouilles instantanées, met de choix pour sa praticité et son petit prix par rapport aux repas proposés dans le train. Nous avions bien évidemment préféré emporter pain, fromage, saucisson, fruits, crêpes, ce qui a rendu notre voyage encore plus agréable !

 

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Il ne faut pas oublier de prendre de quoi s’occuper à bord des trains longs courriers comme celui-ci. Nous avons opté pour un jeu de tarot, de cette façon, l’ensemble des jeux de cartes peuvent être contenus dans un seul. Nous avons principalement joué à la belote et au tarot, sous le regard hagard et curieux de nos voisins de compartiment d’abord, et puis très vite, de nos voisins de wagons. Les jeux de hasard attisent la curiosité des Chinois, ils peuvent rester des heures à observer des joueurs. Il faut dire qu’en général, il y a un enjeu financier. Nous voir marquer les scores sur des feuilles de papier a dû leur sembler étrange.

Nous avons bien entendu emmené de quoi lire et apprendre également. Pendant que je me plongeais dans la société victorienne de Charles Dickens, Gatien, lui, s’imprégnait du mandarin avec son manuel d’écolier. De très jeunes chinoises sont d’ailleurs venues lui prêter main forte pour la lecture mais elles étaient encore trop jeunes pour l’aider question écriture.

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Cependant, même s'il est bon de prévoir de quoi s'occuper, rien ne peut plus vous combler que les paysages sortis d'un rêve, tout le long de ce train scénique. Voici par exemple le plus grand lac salé de Chine. Nous l'avons rencontré en traversant la province du Qinghai.

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Lorsque le train a passé les 4000 mètres d'altitude, de l'oxygène a été libéré au-dessus de chaque couchette par le biais de ces petits terminaux. Suroxygénés, on ne se demande plus pourquoi un grand nombre de Chinois se retrouvent malades en sortant à Lhassa, avec beaucoup moins d'air, à près de 3500 mètres d'altitude.

Nous voici au petit matin, le deuxième depuis notre départ 30 heures plus tôt. Une pléthore d'étoiles scintillantes ont veiller sur nous pendant notre sommeil et des paysages encore différents et de plus en plus beaux nous attendaient au réveil. Les étoiles se retrouvent également dans les yeux de certains à l'idée de petit déjeuner avec ces bonnes crêpes maisons fourrées au Nutella.

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Nous avons passé la matinée à rêvasser au fil des paysages.

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Nous avons même eu la chance d'observer les gazelles tibétaines en train de paître le long du chemin de fer. Elles ont depuis toujours l'habitude de vivre d'un côté de la voie et de migrer pour la reproduction de l'autre côté. Pour ne pas gêner leurs habitudes, les Chinois ont construit des passages sous la voie afin que les gazelles puissent aller d'un côté et de l'autre librement. C'est ainsi que nous avons pu en observer, mais je ne suis pas assez experte pour parvenir à les photographier avec le mouvement du train... Voilà tout de même à quoi elles ressemblent :

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Nous sommes ensuite passés à fleur d'eau et nous avons pu, de ce fait, bien profiter du lac Tsuona.

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Voici la première apparition de yaks ! Les rois du Tibet (plus nombreux que les Tibétains d'ailleurs).

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Si vous n'avez rien prévu pour les repas, le train est équipé d'un wagon restaurant très sympathique :

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Si vous commencez à trouver le voyage un peu long, imaginez ce qu'il en est avec les enfants :

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Les petits devenant fous, il était temps d'arriver. Évidemment, pas question d'entrer au Tibet seuls pour des étrangers, même avec le permis. Un garde militaire nous a escortés hors de la gare et est resté avec nous jusqu'à ce que notre guide nous réclame en montrant patte blanche et les permis qu'il a dû faire au nom de l'agence de voyage.

Une fois l'échange entre le militaire chinois et le guide tibétain effectué, ce dernier nous a présenté notre chauffeur et tous deux nous ont conduit jusqu'à notre hôtel à Lhassa : Le Mandala Hotel.

Cet hôtel n'avait rien d'un palais, contrairement à ce que son nom laissait imaginer (Mandala = Palais de Buddha en Tibétain), et pour couronner les chambres petites et de mauvais goût, tout était sale. Les savons et shampoings des précédents pensionnaires sont remis en place pour les suivants (poisseux et collants, bien entendu...). Nous passerons donc sur l'hôtel. Celui-ci a tout de même l'avantage d'être situé tout près du quartier historique tibétain de Lhassa.

 

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Nous avons donc pu visiter les rues tibétaines typiques aux murs penchés, construits de cette façon pour éviter que tout le poids de la maison ne repose que sur une surface réduite au sol.

Les portes et les cadrans de fenêtres sont également construits selon des critères d'architecture bien particuliers mettant en valeur la sculpture et la peinture sur bois.

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Nous pouvons observer ci-dessus la fameuse place du Temple Jokhang, je dis fameuse car c'est d'ici que sont partis les mouvements de protestation en 2008. Cette dernière est depuis sous haute surveillance avec portiques de sécurité pour y entrer ou en sortir sur toutes les rues adjacentes.

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Ce quartier historique de la ville de Lhassa regorge de petites boutiques, salons de thé et restaurants traditionnels, hauts en couleurs.

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Le restaurant à la façade jaune est l'un des plus célèbre de Lhassa car c'est ici qu'est venu se réfugier le Dalaï Lama en 1959, juste avant de fuir vers l'Inde, lorsque la Chine a pris la ville.

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Les Tibétains sont majoritairement bouddhistes, évidemment, mais certains d'entre eux sont également musulmans. voici la porte d'entrée de la grande mosquée de Lhassa.

Le soir venu, nous avons pris notre premier repas tibétain. L'endroit choisi n'était pas très avenant mais notre guide semblait avoir hâte de rentrer chez lui. Il faut dire qu'il ne devait pas nous lâcher d'un pouce avec les nouvelles régulations en vigueur depuis 2008.  En plus d'être vide, l'endroit était enfumé par le poêle à bois qui émettait une odeur fortement déplaisante. Nous avons compris plus tard que cette odeur était caractéristique du fumier de yak brûlé... La végétation et le bois sont quasiment inexistants à cette altitude, les Tibétains se chauffent donc au fumier de yak séché.

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Notre maigre pitance (à cette heure tardive, 20h, il n'y avait presque plus rien à manger) était constituée d'un bol de nouilles au goût de vieux mouton, d'une galette graisseuse et froide, de légumes marinés au vinaigre, froids eux aussi, et de pommes de terre au curry avec de petits morceaux de viande pas plus chauds non plus...

Nous sommes rentrés à l'hôtel avec la faim, alors nous avons acheté des yahourts tibétains et des fruits pour le dessert, la bonne humeur s'est progressivement réinstallée.

Au matin, celle-ci était vraiment de retour ! Voici la magnifique vue de Lhassa que nous avions depuis la chambre en nous réveillant :

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Nous avons rejoint notre guide pour aller visiter le Temple Jokhang.

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Nous pouvons y observer le trône du Dalaï Lama, du haut duquel il supervisait les séances religieuses et les examens terminaux des moines en devenir.

Le temple est orné d'une magnifique toiture dorée et est conçu sur plusieurs niveaux dont les étages couverts contournent une plaisante cour intérieure à ciel ouvert.

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Depuis le plus haut niveau du temple, nous pouvons profiter d'une vue imprenable sur la ville de Lhassa et admirer les habitations, les montagnes, et bien sûr, le palais Potala (ancienne résidence d'hiver du Dalaï Lama et de ses ministres en fuite avec lui en Inde).

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 Lhassa est entourée à 360° par des massifs montagneux siégeant tous à plus de 4500 mètres d'altitude.

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Depuis le toit du temple, nous pouvons également assister à des scènes bien curieuses. Des pénitents rassemblés devant le temple s'allongent face au sol et se relèvent dans un mouvement de va et vient ininterrompu en récitant des prières. Ceux-là ont prévu provisions et vêtements chauds car ils resteront là à se repentir une journée entière.

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D'autres pèlerins tournent autour du temple un nombre infini de fois, dans le sens des aiguilles d'une montre, et actionnent frénétiquement leur moulin à prières dans ce sens-là également. Il est à noter que si vous tournez dans l'autre sens, vous appartenez à la religion "Bon" (pratique chamanique millénaire à laquelle s'est greffé le bouddhisme tibétain).

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Nous terminons la visite du temple par un petit arrêt pipi dans des toilettes on ne peut plus originales :

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Non loin de la place Jokhang et du temple du même nom, se trouve le célèbre palais Potala. Après une quinzaine de minutes de marche, nous y voilà. Il est à noter que l'accès au Potala pour une visite est restreint et doit faire l'objet d'une réservation au moins 3 jours à l'avance. Pour que la réservation fonctionne, elle doit émaner de votre agence de voyage qui doit présenter vos papiers et votre permis de séjour au Tibet.

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Si vous n'avez jamais mis les pieds en Chine vous ne pouvez pas le savoir. Derrière chaque billet de banque se trouve une illustration des plus célèbres sites de Chine. Si le recto de chaque coupure est identique avec le portrait de Mao, les versos arborent quant à eux de multiples illustrations magnifiques (La place Tian'an Men, le Potala, les montagnes et le fleuve Li de Guilin, les Trois gorges du Yangtse, Tiantai Shan et les lacs de Hangzhou). Voici donc l'illustration du Potala des billets de cinquante rmb, devant l'unique et le véritable monument du Potala.

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Ce Palais est l'un des emblèmes majeurs du Tibet et est devenu aujourd'hui hautement symbolique après la fuite du Dalaï Lama. Il s'agit d'un lieu chargé d'histoire dont l'architecture caractéristique de la culture tibétaine renferme secrets anciens et religieux. Le Palais est incontournable si vous vous rendez à Lhassa. Le code des couleurs des bâtiments vous donne une idée de leur fonction. Les bâtiments blancs sont dédiés aux fonctionnaires de bureau pour tout ce qui concerne la gestion administrative et les bâtiments rouges sont réservés aux membres du clergé à la tête du gouvernement, orchestré par le Dalaï Lama.

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Une petite ascension s'avère nécessaire pour parvenir aux pavillons.

 

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Illustration de la superstition des Chinois

 

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Depuis les hauteurs du palais, vous pouvez profiter d'une vue plongeante sur la ville mais également sur ses alentours caractérisés par des zones humides abritant une faune et une flore unique.

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Après cette matinée consacrée aux visites et à la marche dans Lhassa, nos estomacs ont commencé à crier famine. Nous nous sommes donc arrêtés dans un petit restaurant traditionnel pour nous repaître de cuisine locale. Au menu : bœuf à la tibétaine sur plaque chauffante, ravioles de yak, petits pains au beurre de yak sucrés, quelques légumes verts et ragout de mouton. Le tout est bien évidemment accompagné du célèbre thé au beurre de yak et de l'alcool d'orge tibétain.

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Suite à ce bon repas, nous avons voulu nous aventurer à commander un café dans une ruelle touristique de Lhassa, pensant que la culture occidentale y était courante en matière de café, mais non ! Recette du café vu par cette jeune autochtone : de l'eau chaude à laquelle on ajoute deux dosettes de café instantané, du sucre et de la farine d'orge ! Mélanger le tout avec un batteur électrique pour provoquer une grande émulsion et le fou rire des étrangers qui ont commandé le breuvage, à l'unisson avec la serveuse !

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Deux gorgées de "café" plus tard (le reste a malheureusement été contraint de finir à la poubelle, mais l'expérience était, quant à elle, de bon goût !), nous nous sommes rendus au palais d'été du Dalaï Lama. Cette résidence bien plus ouverte sur l'extérieur, ornée de magnifiques jardins, était la villégiature préférée du Chef de l'État pour se mettre au frais pendant les beaux jours.

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Le musée de Lhassa est situé en face du palais d'été et propose des visites gratuites. Sous ses airs d'architecture ancienne, le musée a en réalité ouvert il y a moins de deux ans. Il présente le Tibet historique et regroupe une collection unique d'objets d'art, de culte et d'effets ayant appartenus aux premiers Dalaïs Lamas, ainsi qu'au premier Buddha.

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Premiers instruments de médecine tibétaine

 

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La musique tibétaine et son histoire

 

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Artefact religieux du 17e siècle : The Lord of the Cemetery, excellent titre black metal !

 

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Le soir venu, nous avons dîné en terrasse dans un restaurant traditionnel qui avait l'avantage d'être situé au-dessus de la place Jokhang au cœur de la vielle ville de Lhassa, offrant ainsi une très belle vue sur la ville et les montagnes aux alentours, à la tombée du soir.

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Le lendemain matin, nous sommes partis de bonne heure pour nous rendre à l'un des quatre grands lacs sacrés tibétains, le lac de Lamtso. Sur la route du lac, nous avons entendu parler d'une vallée mystique bordée de montagnes, de laquelle jaillissent des sources chaudes dont la température atteint les 80°C. Nous avons donc demandé à notre guide et à notre chauffeur de nous y arrêter.

Cette description idyllique de paysage bucolique est bien entendu vite brisée lorsque l'on constate les ravages du gros industriel chinois ayant acheté les sources deux ans auparavant. Voulant créer un site payant, il a simplement barricadé les sources derrière des murs de béton brut et a construit un hôtel où l'on peut profiter des sources chaudes à la manière chinoise : service de massage, bar, restaurant, sinon ce n'est pas drôle !

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Une entrée très design avec des gros blocs de béton, un portail rouillé, de vieux abris et un préfabriqué où l'on vous demande 30 yuans par personne pour seulement visiter le site (si vous voulez profiter des bains, il faut rajouter 90 yuans).

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Une fois à l'intérieur, les sources ne sont pas encore visibles. Un énorme bâtiment en garde l'entrée. De cette manière, il vous faut obligatoirement traverser l'hôtel.

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Une fois l'hôtel traversé, je vous laisse profiter de ces magnifiques aménagements en béton, cassés à plusieurs endroits, encerclés par des murs bruts et épais. De cette manière, la vue imprenable que vous aviez sur les monts enneigés autour vous a été prise.

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Nous voilà au premier bain... Une piscine construite à la hâte et une nouvelle vue sur les montagnes complètement gâchée.

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Nous nous trouvons à la source où jaillit l'eau thermale souterraine à plus de 80 °C. Nous nous sommes vus offrir des œufs durs sortant de cette source pour nous prouver sa haute température.

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Encore un exemple d'aménagement qui fait que nous remercions grandement l'industriel chinois qui a eu raison de venir racheter ce havre naturel unique pour en faire une zone ravagée aux allures post guerre froide.

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Et voici enfin le second bain. Nouvelle piscine de béton, en intérieur cette fois-ci. De cette manière, la particularité de ce lieu situé à 4700 mètres d'altitude au pied des hautes montagnes est bel et bien ruinée. Mais rassurez-vous, vous pouvez toujours admirer les belles photos de montagnes, affichées contre les murs qui les cachent.

Inutile de vous dire que nous n'avons pas rajouté les 90 yuans et que nous avons préféré continuer notre route en direction du Lac Lamtso. J'aurai aimé vous en dire un peu plus sur ce beau lac sacré tibétain, mais malheureusement la police chinoise nous a barré la route à l'entrée du col, en prétextant de la neige pour nous dire de faire demi-tour et de rentrer à Lhassa (à plus de 200km donc).

Après une journée de voiture, nous voilà donc de retour à Lhassa...

 

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Bien fatigués mais décidés à explorer de nouveaux quartiers pour ce temps supplémentaire qui nous est imparti à la capitale, nous avons trouvé un nouveau petit restaurant traditionnel, où nous avons pu essayer de nouvelles spécialités.

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Au menu : de l'orge ! Des boulettes de farine d'orge à consommer avec de la viande de yak crue et bien assaisonnée, un bouillon de nouilles carrées et plates à base de farine d'orge et des petits gâteaux au ginseng dont la pâte est constituée de beurre de yak frais et de farine d'orge, si si, là aussi, de l'orge.

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Nous avons ensuite trouvé une petite ruelle constituée de petits bars sympathiques. Celui-ci rappelle l'année 2008 (les manifestations pour l'autonomie du Tibet). Pour ceux qui s'intéressent à la langue chinoise, le nom du bar comporte un jeu de mot. Les quatre caractères sont quatre chiffres pour 2008, sauf le dernier "吧" (ba) qui a la même prononciation que le chiffre 8 "八" (ba) mais qui veut dire "bar".

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Voilà une décoration particulière qui rappelle les années yéyé et les hippies de Woodstock. Notez tout de même le fût d'alcool d'orge sur la droite, celui qu’on a voulu goûter.

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Nous voilà donc avec une pinte chacun de ce breuvage à l'orge, après notre repas à l'orge, nous avons faits des rêves à base d'orge.

Le lendemain matin, nous sommes partis tôt de Lhassa pour avoir le temps de voir au moins un lac sacré sur la route de Shigatse, en remplacement de notre mésaventure de la veille. Nous avons donc pris la route entre Lhassa et Shigatse et nous nous sommes lancés à l'ascension du col de Gampa La, du haut duquel vous pouvez profiter d'une belle vue sur le Lac Yamdrok.

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La route jusqu'au col Gampa La

 

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Le sommet du Mont Gampa La

 

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Le Lac Yamdrok

 

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Ce lac sacré mesure plus de 70 km de long. Une route montagneuse le longe et permet de rejoindre Ganze puis Shigatse en passant par un magnifique glacier. En revanche, les Chinois ont décidé de fermer la route ce jour-là pour cause de travaux, nous avons donc dû faire demi-tour et retourner sur la route principale entre Lhassa et Shigatse.

Nous avons tout de même eu le temps de profiter de la vue magnifique sur ce beau lac d'un bleu profond. On dit qu'une déesse a élu domicile au fond du lac.

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Comme de bien entendu, les tentures tibétaines religieuses vont de pair avec les sites naturels sacrés.

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Gatien bien encadré par notre guide et notre cuisinier

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Retour sur l'axe principal reliant Shigatse à Lhassa. Il ne s'agit pas non plus d'une autoroute.

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Nous voilà à la sortie de gorges impressionnantes dans lesquelles nous avons été pris par un orage violent. Malgré de nombreux arrêts pour éviter les rochers dégringolant sur la route et l'allure très réduite à laquelle nous avons traversé cette zone périlleuse, nous sommes encore contraints d'attendre 20 minutes avant de nous rendre au prochain check point où l'on contrôle la "vitesse".

 

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Juste après le check point, nous nous sommes arrêtés pour déjeuner car nous avions encore une obligation d' 1h30 de route sur une portion qui occupe une heure à peine. Le décor du petit restaurant où nous nous sommes reposés est très local, haut en couleur et bien chauffé, avec le poêle au centre de la pièce.

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Après une bonne ration de nouilles, nous avons continué notre route pour finalement atteindre Shigatse. Le paysage en route est époustouflant, d'une immensité ne connaissant pas de limite, dépourvu de plus en plus de végétation à cause de l'altitude.

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L'hôtel où nous sommes descendus à Shigatse n'avait rien à voir avec son homologue de Lhassa. Un hall d'accueil soigné et des chambres proprettes, revêtues de bois, nous y attendaient. Les chambres étaient même équipées de baignoires pour se délasser après une longue route ou un trek éprouvant. L'hôtel possède son propre restaurant, son salon de thé avec jeux et tables de majong, une terrasse et un spa. Malgré tous ces à-côtés, le prix des chambres reste correct : 280 yuans (une trentaine d'euros) la nuit avec petit déjeuner. Je plébiscite donc le Manasarovar Hotel de Shigatse !

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La ville de Shigatse en elle-même mérite d'être explorée car elle recèle de nombreuses curiosités locales comme son marché ouvert, ses temples, ses rouleaux à prières et les chemins de promenade à l'ascension des montagnes sur les hauteurs de cette bourgade située à 3900 mètres d'altitude.

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Le marché de Shigatse

 

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Poêles tibétains

 

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Le jeu de Sho

 

Le jeu de sho se joue à 2 ou 3 joueurs, ou bien à quatre groupés en deux camps. Il vous faut deux dés, un bol (pour le jet de dé), un tapis en cuir de yak au centre, un tapis de jeu, des pièces et des coquillages. Chaque joueur prend 9 pièces. L'objectif est de se débarrasser des neuf pièces. On commence par répartir les coquillages en cercle autour du coussin pour former les cases du parcours, délimitées entre deux coquillages.

Le joueur qui commence est déterminé par NGA GEN, CHI SON, ce qui signifie que le matin, c'est  au plus âgé de commencer et l'après-midi, au plus jeune. Sur le 1er jet, chaque joueur est autorisé à faire entrer en jeu une pile de deux pièces (ceci est permis à chaque fois qu'un joueur n'a plus de pièce).

À son tour le joueur met les dés dans le bol, les fait tourner rapidement puis les abat "violemment" sur le coussin en cuir en criant du charabia tibétain. Le joueur suivant découvre les dés du joueur précédent en soulevant le bol pour lui. Tout en étant adversaires, on reste solidaires. On écarte du jeu les pions des autres joueurs que lorsqu’on n’a pas d'autres choix. Le but est d'avancer et non pas d'éliminer les autres. On déplace donc ses pièces de case en case, on peut déplacer une pile de pièces comme une seule et on peut manger les pièces de l'adversaire en se posant sur la même case que lui. Cette action donne le droit de rejouer.

Coups spéciaux : si, sur le 1er jet un joueur fait 2 et 1, il peut placer 3 pièces sur la 3ème case.

Si au 1er jet le 2ème joueur obtient le même résultat que le 1er, il retire les 2 pièces de l'adversaire et en place 3 à sa place, si le 3ème joueur obtient encore le même score, il retire les 3 pièces du joueur précédent et en place 4 à sa place.

Si un joueur n'a plus de pièce, qu'il joue pour en faire rentrer et qu'il obtient un 6 et un 3 , il fait entrer ses 9 pièces sur la 9ème case.

 

(source : http://lavoixdesfees.over-blog.com/pages/Bol_tibetain_et_jeu_de_sho-2036666.html )

 

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Le beurre de yak

 

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Le petit Potala de Shigatse

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De nombreuses rues sont ornées de moulins à prières pour se repentir tout en faisant ses commissions.

 

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Certains marchands font preuve d'une customisation inattendue pour la vente de leurs légumes et de leurs tapis.

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Certaines banques également se sont régalées avec des projets d'architecture très originaux.

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Voici la colline surplombant la ville de Shigatse. Un petit sentier vous mène jusqu'au sommet avec son lot de moulins à prières installés tout le long de la montée.

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Vous pouvez débuter votre pieuse promenade depuis les abords du temple Tashilumpo.

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Temple Tashilumpo

Après cette visite sympathique de la ville de Shigatse, nous avons diné à l'hôtel, ce qui nous a permis de rencontrer une famille de Français en vacance, employés par PSA à Wuhan. La culture chinoise leur étant familière, nous en avons donc profité pour faire quelques parties de Majong. L'avantage avec les Français, c'est que nous parvenons à nous amuser en nous prenant au jeu et non en misant des fortunes à chaque tour. Ce fut une excellente soirée.

Le lendemain matin, nous sommes partis de bonne heure pour nous rendre dans la réserve naturelle de l'Everest et ainsi commencer notre trek. Nous avons évidemment dû nous arrêter à un nombre encore plus conséquent de contrôles de police car pour se rapprocher des frontières, il faut un permis spécial. Cela nous a tout de même laissé le temps de nous arrêter à 5000 km de la place du peuple de Shanghai. Voici le beau monument érigé spécialement pour l'endroit :

 

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Nous avions du temps à perdre pour ne pas arriver en avance aux "contrôles de vitesse" donc nous en avons profité pour jouer avec les Tibétains, voilà un touriste Belge en train de s'essayer au jeu des coquillages :

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Non loin de là se tenait également un petit temple bouddhiste dressé sur un rocher, une belle construction à observer.

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Nous avons repris la route et nous avons commencé une grande ascension en altitude. Nous voilà au col de Tso La à plus de 4700 mètres d'altitude.

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En redescendant de l'autre côté du col, nous sommes passés par une plaine sympathique où la routine des habitants était visiblement bouleversée par le ramassage et le séchage de la paille, afin de pourvoir aux besoins des yaks en fourrage, pour les longs mois d'hiver.

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Nous avons fait une halte dans un village pour prendre un repas chaud : un bol de nouilles plates tibétaines.

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Nous avons d'ailleurs été le sujet principal d'observation de ce petit garçon, fils du tenancier, qui n'avait jamais dû voir d'étrangers et qui était tout enclin à jouer avec nous.

Nous avons repris la route pour finalement arriver au point d'entrée de la réserve naturelle de l'Everest (Qomolangma en Tibétain), au sommet du col Gyatso La à 5248 mètres d'altitude.

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Illustration des marchandises des itinérants au sommet du col Gyatso La à 5248m.

Nous avons encore roulé pendant deux bonnes heures sur des pistes de sable pour enfin arriver à notre zone de campement d'où le trek démarre, après le vieux village de Tingri.

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Notre cuisinier est également maître de camp et possède déjà une très longue expérience de cuisine en trek. Il nous a également fait part d'une anecdote au cours de laquelle il avait été cuisinier au pied de l'Everest en attendant ses alpinistes qui avaient mis plus de six semaines à parvenir au sommet. Le mauvais les contraignant systématiquement à redescendre ce qu'ils avaient monté, il se tenait prêt à les ravitailler en repas et boissons chaudes.

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Installation de notre tente derrière le vieux village de Tingri, au départ du trek vers le camp de base de l'Everest

 

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Préparation de notre premier repas sous la tente.

 

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Nous voilà tous les cinq autour de la petite table d'appoint : Gatien, Puhpu (notre guide), le cuisinier et le chauffeur. Nous avons eu droit à de la très bonne cuisine, digne des restaurants en ville. Vous vous demandez peut-être pourquoi nous ne profitons pas de ce beau soleil pour aller manger dehors ? Imaginez simplement du vent entre 0 et 5 °C à plus de 100km/h soufflant en permanence sans faiblir... Cela explique évidemment le manque de végétation et l'absence totale d'arbre depuis des centaines de kilomètres.

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Pour le dessert, j'ai pensé à amener un peu d'exotisme en ces zones montagneuses. Il n'a pas été facile de convaincre le cuisinier de ma laisser utiliser ses gamelles, mais nous avions un gros stock de bananes trop mûres qui nous auraient bien encombrés pendant le trek. Je nous ai donc concocté un dessert très simple selon une recette malgache à base de purée de banane et de farine. Nous sommes au Tibet, donc nous n'avions que de la farine d'orge. Le résultat fut très différent par rapport à la farine de blé mais fut tout de même acceptable et bien bon pour réchauffer les cœurs en même temps que les estomacs.

Après une nuit de sommeil perturbée par l'appréhension de voir la tente s'envoler sous le vent de plus en plus fort entre 16h et 4h du matin, nous nous sommes éveillés avec ce vaste paysage à parcourir. Nous avons pris un bon petit déjeuner, préparé par le chef, et nous nous sommes mis en marche.

 

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Nous avons croisé une famille de Tibétains en charrette, se déplaçant sur la piste reliant leur village au vieux village de Tingri.

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À l'approche du village, nous avons retrouvé les yaks en train de paître paisiblement au soleil.

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Nous avons demandé un peu de repos chez un autochtone qui a été ravi de nous accueillir derrière ses murs.

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La cour intérieure permet de rentrer les outils et les animaux. Une étable est située au rez-de-chaussée de la maison et les pièces habitées sont au premier.

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Un enfant nous attend devant la porte d'entrée alors que notre hôte nous conduit au salon, pièce principale où la famille se retrouve autour du poêle.

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Les étagères de rangement sont très colorées et marquent un contraste avec la terre désolée à l'extérieur.

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Le poêle au centre de la pièce ne brûle pas de bois comme vous pouvez le voir, nous avons mentionné l'absence de bois sur des centaines de kilomètres du fait du climat extrême de la région. Les locaux ont donc pris l'habitude de se chauffer en brûlant de la bouse de yak séchée.

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Après l'accueil du petit, c'est l'aînée qui est venue nous rejoindre. La maison abrite une famille de huit personnes au total, déclinée en trois générations.

Après un peu de repos et de thé au beurre très rance de yak, offert par les ces charmants villageois, nous nous sommes remis en chemin, pour traverser une plaine à 4560 mètres d'altitude. Les conditions sont un peu difficiles avec le manque d'oxygène, il faut donc veiller à ne pas aller trop vite pour ne pas s'épuiser trop facilement.

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Impressions du bout du monde

 

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Végétation d'altitude

 

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On s'arrête un peu pour profiter de la vue sympa sur le village que nous avons quitté il y a une heure. Bien entendu, deux alpins ne pouvaient pas se contenter de suivre le fond de la vallée, nous avons un peu crapahuté au sommet des monts sur les côtés pour avoir une meilleure vue et pour le plaisir de monter. Notre pauvre guide ne s'y attendait pas mais est tout de même parvenu à nous suivre sans trop rechigner. Par ailleurs, nous avons eu l'opportunité de visiter un "cimetière du ciel" qui se trouvait sur le mont escaladé. Il s'agit d'une très ancienne coutume tibétaine, encore pratiquée de nos jours. Lorsqu'un membre de la famille décède, son corps est transporté dans des endroits surélevés comme celui-ci, puis il est soigneusement préparé avec des incisions aux niveaux de l'anus, des jambes et du dos, avant d'être déposé en pâture pour les oiseaux qui se chargeront de rendre le corps au ciel en le consommant et donc en l'emportant morceaux par morceaux avec eux.

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Vue sur la plaine qu'il nous reste à parcourir dans la journée avant de nous rapprocher des sommets

 

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Repos au cimetière du ciel avant de redescendre

 

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Les paysages sont véritablement incroyables. Après des centaines de kilomètres passés à nous enfoncer au cœur des montagnes, nous voilà dans les dunes de sable comme à la plage ! Et le tout à près de 4800 mètres d'altitude, à hauteur du Mont-Blanc. La légende tibétaine dit que le Tibet était une mer gigantesque avant de devenir l'Himalaya. Des études scientifiques ont corroboré cette légende en expliquant que la chaîne de l'Himalaya s'est formée par la collision de la plaque asiatique avec la plaque africaine, ce qui a eu pour effet de déformer la croûte terrestre, jusqu'alors sous les eaux, en l'élevant à plus de 8800 mètres au-dessus du niveau de la mer.

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Quand vous vous pensez isolé, seul au monde, de petits cairns éparses vous rappellent que d'autres ont foulé ces terres abandonnées.

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La plupart sont d'ailleurs des éleveurs tibétains comme ce jeune homme venu chercher des pâturages pour ses moutons. Il est reparti heureux avec une partie de notre pique-nique pour tenir la journée.

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Des yaks se tiennent également sur les talus bordant la vallée. On ne s'approche pas trop près car il peut s'agir de yaks sauvages, auquel cas, ces derniers sont beaucoup moins dociles que leurs cousins domestiques et peuvent se montrer sévèrement agressifs, notamment lorsqu'ils sont en chaleur.

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Arrivée au prochain campement

 

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Comme lorsque nous avons commencé la balade, nous étions déterminés à prendre un peu de hauteur au-dessus de la rivière près de laquelle nous allions passer la nuit. De cette manière, nous avons pu profiter au maximum de la balade avant que le jour baisse et que le vent ne se lève.

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En redescendant, de beaux corbeaux se chargent des déchets rejetés par notre cuisinier qui s'affaire déjà aux fourneaux.

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Le vent est déjà là, on enfile les manteaux et ont se protège avec les capuches.

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Un beau spectacle de la nature nous a poussés hors de la tente après le repas, malgré le froid. Le Bharal de l'Himalaya nous a rendu une petite visite, avec tout son troupeau. Il est commun de pouvoir les observer à la tombée du soir car ils descendent en groupe aux creux des vallées pour pouvoir s'abreuver dans les rivières. À ce propos, dans nos massifs Alpins l’inverse est plus courant. Si l'on veut assister à ce phénomène avec les chamois, il faut se lever tôt le matin, en effet, ces derniers sont plutôt matinaux aux abords des rivières.

Le lendemain matin, nous avons débuté notre deuxième journée de trek et nous avons découvert des paysages encore plus impressionnants au fur et à mesure de notre lente ascension de plus en plus haute jusqu'au camp de base de l'Everest. La végétation a totalement laissé place aux dunes et aux pierres dans cet environnement extrême où seul le Bharal de l'Himalaya et quelques petits animaux de terriers subsistent...

 

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Des sommets enneigés commencent eux aussi à se joindre à cette terre de poussière.

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Nous retrouvons, malgré tout, les traces des passages de yaks, ce qui nous amène à nous interroger sur leur habilité exceptionnelle à survivre en tels milieux.

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Nous voilà tous au sommet du col Bang La à plus de 5000 mètres d'altitude. Le cuisinier et le chauffeur ont décider de nous rejoindre à midi avec un repas chaud pour nous récompenser de notre effort dans l'ascension de ce col en conditions extrêmes. Le guide s'est senti mal sur les colines et a dû prendre du temps pour recouvrer son souffle, le chauffeur n'a rien mangé du fait de maux de tête et de nausées... Restent nous, valeureux alpins, en forme, avec notre cuisinier à toutes épreuves, équipé de son thermos de riz sauté.

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Après le repas, le froid nous a saisi, nous n'avions pas d'autre option que d'avancer pour nous réchauffer sur ce territoire tout droit sorti de l'espace.

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Arrivée sur un sol lunaire à plus de 5000 mètres

 

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Petit rongeur himalayen sorti de son terrier

 

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Rencontre avec les yaks en redescendant du col Bang La

 

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Nous avons campé de l'autre côté du col et avons passé une nuit bien froide. Nous nous sommes endormis avec la pluie et nous avons été éveillés par la neige. On est repartis pour notre troisième de journée de trek à plus de 5000 mètres et sous les averses neigeuses.

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Cairn tibétain sacré, formé de pierres sculptées aux inscriptions religieuses, en route vers la mère de toutes les montagnes.

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Après 20km de marche dans des conditions difficiles, nous voici arrivés au temple Rongbuk, le plus haut du monde, perché à 5200 mètres d'altitude, 8km seulement avant le camp de base de l'Everest.

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Le monastère de Rongbuk

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Nous n'avons pas perdu de temps, ni le peu d'énergie qui nous restait pour une visite. L'Everest n'est plus très loin, mais à cette altitude, quelques kilomètres semblent mesurer une distance folle. Nous sommes passés par de petits villages de pierre abandonnés, situés à 1 kilomètre du temple. Les habitants ont probablement dû abdiquer face à ces conditions de bout du monde.

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 Comme nous le disions, plus personne ne vit ici, à part ce fameux Bharal ou mouton bleu, en voici un petit troupeau au milieu des ruines du village.

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Quatre kilomètres avant le camp de base, des petites tentes auberges proposent l'hébergement et la pension aux quelques courageux s'aventurant jusque-là. Ces tentes offrent des conditions confortables et bien chauffées.

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Couchage en tente au coin du feu

Un ou deux kilomètres au-delà des tentes auberges, un autre troupeau de Bharal nous attendait. Nous avons eu cette fois-ci la chance de les côtoyer de très près car ceux-ci se trouvaient en plein milieu de notre trajectoire longeant la rivière. Sans mouvement brusque de notre part, ces animaux exceptionnellement rares à observer acceptent tout à fait notre présence.

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Maudit brouillard, l'Everest est juste devant nous et il nous est impossible de le voir. Pour vous donner une idée, voici ce qu’aurait pu être la vue par beau temps :

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Les derniers mètres ont bien évidemment été les plus longs et les plus difficiles mais après trois jours de trek, nous y voilà ! Le camp de base de l'Everest se présente à nous. Bien entendu, nous y avons retrouvé une vingtaine de touristes chinois et leurs détritus (des bouteilles d'oxygène notamment...)

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Camp de base de l'Everest à 5200 mètres d'altitude

 

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Photo prise devant l'Everest. Si si, derrière le brouillard...

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Petite illustration furtive de ce qu'est le camp de base, ce n'est absolument pas pour les alpinistes. Il s’agit d’une position stratégique pour l'armée chinoise qui garde ses frontières.

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Pour fêter notre prouesse, le cuisinier nous a cuisiné tout ce qu'il lui restait, nous avons donc fait le plein d'énergie car cette fois-ci, il n'y en est pas resté un gramme.

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Nos trois employés ont dormi dans un préfabriqué aménagé sur le toit d'un hôtel chinois. « Hôtel chinois » veut dire de pauvres matériaux de construction donc pas d'isolation et pas de chauffage à 5200 mètres ! Même si nous avons eu une vraie chambre, la tente que nous avions les jours précédents était moins sale et plus chaude...

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La neige a continué à tomber durant la nuit, ce qui nous a valu un beau spectacle le matin au réveil près du temple Rongbuk. En revanche, l'Everest a continué de bouder derrière son brouillard.

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Nous avons quitté le temple au matin par la piste de terre qui sert de route. La communauté internationale s'est battue pour ne pas que les Chinois construisent une route jusqu'au camp de base de l'Everest. Il n'y a donc qu'une piste en terre. Mais que ces braves gens militants soient informés, le Chinois en vacance n'est pas prêt de se mettre à marcher, la piste en terre est donc empruntée par tous les 4x4 touristiques, mais aussi les belles Mercedes et BMW des chefs d'entreprises ou encore les énormes cars de touristes venus de beaucoup plus loin ! Tout passe.

 

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Sur la route du retour, celle que l'on prend lorsque l'on ne fait pas de trek, nous avons pu continuer à profiter des paysages et surtout des particularités culturelles de la région. Des restes de petites maisons de terre sont disséminés çà et là le long de la chaussée. Nous avons traversé quelques petits villages où un nombre incroyable d’enfants d’une dizaine d’années faisaient du stop pour rejoindre leur internat à 100 km de là, après être rentrés chez eux pour une semaine, à l’occasion de la fête nationale.

La route a grimpé jusqu'au dernier col, le col de Gyawu La, culminant à 5100 mètres d'altitude.

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Il est en général possible par temps clair d'apercevoir l'Everest depuis le col, mais aujourd'hui, juste derrière la neige, nous n'avons, bien entendu, rien vu.

Le paysage est tout de même devenu très plaisant.

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Nous nous sommes arrêtés manger en chemin dans une petite gargote tibétaine qui, au même niveau que les tentures et que le poêle à bouses de yaks, nous a diffusé Spiderman en DVD sur écran plat !

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Un petit village au creux des montagnes, abrité, installé ici comme s'il cherchait la protection de ces géants rocheux.

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Et 20 minutes d'attente jusqu'au prochain contrôle de vitesse, hé oui, il a fallu tous les repasser... Nous sommes rentrés à Shigatse et avons enfin pu nous laver ! Nous n'avons d'ailleurs pas eu besoin de berceuse pour nous endormir dans un vrai lit confortable, au chaud, pour notre dernière nuit au Tibet.

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Quelle tristesse de mettre fin à ce splendide voyage par une si belle journée après les intempéries reçues lors du dernier jour de trek...

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Le voyage en avion entre Shigatse et Chengdu fait également lui aussi partie intégrante du voyage. Au fur et à mesure que nous nous éloignons du Tibet, nous survolons la chaîne de l'Himalaya, et quelle vue depuis le hublot ! Voici par exemple le Lac Yamdrok, ce même lac que nous avons observé depuis le col de Gampala. Cette dernière photo vous montre la manière dont nous avons terminé notre voyage, par là où nous l'avions commencé.

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Commentaires
A
Bonsoir! quel beau voyage! Je viens de voir que vous aviez cité mon site sur le jeu de sho.....Magnifique partage.....Je vis actuellement en Uruguay.... à bientôt de partager d'autres cultures .....Je vous salue....<br /> <br /> Sab'Ina Maya.... levoixdesfees@overblog.com
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