baixindi

 L'une des meilleures façons de découvrir les merveilles de cette grande province du Sichuan est de partir explorer ses mystérieuses routes sinuant au creux des vallées escarpées. Plusieurs options s'offrent aux visiteurs, vous pouvez opter pour le grand ouest avec Ya'an-Kangding-Tagong-Xinduqiao (région tibétaine autonome Ganze, historique pays de Kham) ou bien le grand nord avec Songpan-Jiuzhaigou-Huanglong (région autonome tibétaine d'Aba, historique pays d'Amdo). Préférez louer les services d'un chauffeur avec voiture plutôt que de conduire vous-même, d'une part parce qu'il vous faudra répondre à quelques formalités administratives pour convertir votre permis de conduire afin de pouvoir rouler légalement en Chine et d'autre part parce qu'un chauffeur local sera plus au fait que vous sur les conditions de route très aléatoires (fermeture inopinée, travaux, saison des éboulements en été, etc.) Il vous fera gagner du temps et vous pourrez profiter pleinement de votre voyage sans vous soucier de la logistique. Tarifs : voiture avec chauffeur 7 places : 800 à 1000 CNY/jour, location de voiture sans chauffeur 5 places : 380CNY/jours (location essence, péage, assurance estimés inclus).

Prévoyez au minimum une journée de voyage et découverte pour Songpan, une à deux autres pour voyage et découverte de Jiuzhaigou, une troisième pour voyage et découverte de Huanglong. De là vous pouvez rentrer à Chengdu en 50 min de vol depuis l'aéroport de Jiuzhai situé sur le plateau au retour de Huanglong ou ajouter une dernière journée pour le voyage retour vers Chengdu.

Road Trip Aba : Songpan, Jiuzhaigou, Huanglong

Préparez-vous pour cinq heures de route jusqu'à Songpan, vous passerez par la légendaire bourgade de Dujiangyan et son projet d'irrigation du Ve siècle à une heure de route au nord de Chengdu, puis Wenchuan tristement célèbre comme l'épicentre du grand tremblement de terre de 2008 avec son musée de commémoration où les bâtiments effondrés ont été laissés en état pour la mémoire des victimes (près de 90 000 morts en 2008). 

Site de commémoration du tremblement de terre de 2008 Wenchuan

Reprenez l'autoroute pour Wenchuan. Arrivés en ville, vous quitterez ensuite les autoroutes pour vous engager dans les fonds de vallées sinueuses en territoire Qiang.

Architecture et tour de guet des minorités Qiang au nord de Wenchuan

Autochtones Qiang entre Wenchuan et Maoxian

Viandes séchées des montagnes et remèdes traditionnels tibétains

Après avoir traversé les villages Qiang traditionnels de la région de Maoxian, vous arriverez dans la région de Songpan dans l'après-midi. Il est temps de vous dégourdir les jambes dans le parc de Munigou, surnommé le petit Jiuzhai, à 15 km de la vielle ville. La vallée de Munigou est surnommée le petit Jiuzhai du fait des couleurs turquoises de ses eaux qui rappelle le site exceptionnel d’une autre envergure vers lequel vous vous orientez.

Parc naturel de Munigou 牟尼沟 mù ní gōu

La vallée de Munigou oscille aux alentours de 2800 mètres d'altitude. Au creux des montagnes, se trouve une rivière formant de nombreux lacs, bordée par une forêt luxuriante. Attention, depuis quelques années un second site appartenant à Munigou s'est ouvert au public pour admirer la cascade Zhaga. N'y prêtez pas attention et orientez-vous plutôt vers la vallée des lacs qui s'appelle Er Dao Hai (二道海 èr dào hǎi). Les deux sites sont séparés par une montagne, ne vous trompez donc pas, les entrées ne communiquent pas et se trouvent à plusieurs kilomètres l'une de l'autre.

La vallée de Munigou serpente entre les montagnes escarpées et vous emmène au bord de nombreux lacs aux splendides couleurs. Le parc Er Daohai a été aménagé avec un sentier de 5 kilomètres de long qui débouche sur des sources "chaudes" à 21°C toute l'année, parfait pour l'été. Comptez environ deux heures de visite sur sentier facile en pente douce sans trop de dénivelé.

Lac vert

Four à prières tibétain

Vue sur un lac surplombé par le sentier de promenade aménagé

Bassin aux sources chaudes 

Les eaux tempérées qui jaillissent aux confins de la vallée de Munigou sont renommées pour soigner ou prévenir les affections de la peau, respiratoires ou les inconforts cardiovasculaires. Une légère odeur de soufre se dégage, les bulles qui s'échappent des sources ajoutent leur effet bouillonnant. Très agréable en été pour se rafraîchir après une bonne balade. Le parc et les sources sont à déconseiller en hiver car le niveau d'eau des lacs peut descendre bien bas, vous privant de ce fait de leurs belles couleurs. En fin de balade, retournez vers Songpan.

La ville fortifiée de Songpan

Songpan est une cité ancienne qui a été érigée sous la dynastie Tang (618-907) et qui a ensuite été reconstruite et rénovée sous la dynastie Ming (1368-1644). Située à la jonction de trois provinces : Sichuan, Gansu, Qinghai à plus de 3000 mètres d'altitude, Songpan a longtemps été une place militaire forte avec une zone de commerce et d'échanges (chevaux et thés). Ce brassage culturel est encore visible aujourd'hui, la ville compte quatre grandes ethnies : Tibétain, Qiang, Hui (musulmans des anciennes caravanes de la route de la soie) et Han (Chinois mandarin).

Baladez-vous dans les ruelles piétonnes de Songpan, vous trouverez de nombreux articles insolites et ethniques tels que les bracelets en argent, en bois, en jade, les costumes traditionnels, les tapis et broderies, les peignes en cornes de yaks, les viandes séchées, champignons sauvages, plantes médicinales des montagnes, etc.

Ruelles anciennes de Songpan de nuit

Après cette première journée de route et de visites, vient le moment de se reposer et de descendre aux auberges du coin. Plusieurs choix : dîner en ville et se loger en ville, Songpan regorge de petits restaurants variant les goûts et les plaisirs et dispose de quelques auberges ou hôtels agréables de style traditionnels. Je recommande ici le confort et le charme de la résidence 松潘古城琴鹤驿栈 (Songpan Qinhe Inn), située près de la tour Qinhe dans la vielle ville. Comptez environ 600 CNY la nuit. Pour un budget plus serré, vous avez Emma's Guest House, au confort plus rudimentaire en auberge de jeunesse (cela dit pour vous faire des amis et profiter de plats et petits déjeuners chinois et occidentaux c'est une bonne option) pour 200CNY une chambre.

Accueil de la Résidence 松潘古城琴鹤驿栈 (Songpan Qinhe Inn) 

Dans un autre registre, vous pouvez également profiter de votre escale à Songpan pour vous immerger dans la culture locale et rester chez l'habitant. Après votre visite en ville, reprenez la route en direction de Jiuzhaigou et arrêtez-vous 20 kilomètres après être sortis de Songpan, vous arriverez au village tibétain Shanba 山巴藏寨 shān bā zàng zhài à droite sur la route principale après la grande Stupa blanche (tour de prière tibétaine).

Pension tibétaine dans le petit village de Shanba à 20 km de Songpan

Repas traditionnel tibétain : Momo de Yak, Viande de Yak, Thé au beurre de Yak et pommes de terre

Convivialité autour de la table avec nos hôtes tibétaines, leurs enfants et leur vin d'orge

Étage aux charmants décors et chambrettes fort accueillantes

Un séjour d'une nuit chez l'habitant dans le petit village tibétain de Shan Ba à 20 kilomètres de Songpan sur la route de Jiuzhaigou vous coûtera une centaine de yuans avec dîner traditionnel, alcool d'orge et petit déjeuner. Prévenez vos hôtes à l'avance pour qu'ils puissent vous confirmer les disponibilités des chambres et préparer votre repas. La maison est grande, avec une bonne dizaine de couchage. Les maisons voisines hébergent également les visiteurs. Faites vos réservations en composant ce numéro : 136 5895 8005 (conversation uniquement en chinois).

Le lendemain matin, reprenez la route de bonne heure après votre petit déjeuner, il est temps de quitter la région de Songpan. Bien entendu il y a encore beaucoup à faire dans cette région, mais pour les besoin de votre road trip, cette étape est terminée. Si ce coin vous intéresse et si vous avez du temps devant vous, je vous recommande les balades à cheval autour de Songpan. En effet, les étendues de pâturages en haute altitude autour de la vielle citée vous tendent les bras. Partez à la rencontre des populations semi-nomades qui peuplent ces alentours en balade à cheval à la journée ou sur deux ou trois jours, selon l'itinéraire que vous préférerez. L'itinéraire de deux jours et demi vous conduira jusqu'au pied des grandes montagnes enneigées, reportez-vous à mon dernier article sur Songpan et les balades à cheval édité en août 2013.

Après quelques kilomètres vous arriverez au pont iconique haut en couleurs qui se situe non loin de l'aéroport de Jiuzhai-Huanglong, et qui mène à la séparation des routes avec à gauche la route de Jiuzhaigou et à droite la route de la vallée de Huanglong.

Pont iconique de Jiuzhai Huanglong traversant la rivière Min 岷江 mín jiāng

Il est recommandé de commencer par explorer la vallée de Huanglong, la durée de la visite s'échelonne entre 3h et 4h30 selon votre vitesse, alors que pour le parc de la vallée de Jiuzhaigou vous devrez y consacrer une journée complète. Prenez donc à droite après le pont et préparez-vous pour l'ascension du col menant à la célèbre Xueshan Ridge (Arrête des Monts enneigés) 雪山梁 xuě shān liáng, à 4007 mètres d'altitude !

Route de très haute altitude au-dessus des nuages

Arrête des Monts enneigés 雪山梁 xuě shān liáng, 4007 mètres

Vue depuis  xuě shān liáng, sur la mer de nuages par beau temps

L'arrête des monts enneigés par mauvais temps, en haute montagne les changements météo sont radicaux

La Vallée de Huanglong 黄龙 [huáng lóng]

Une fois le col de Xue Baoding passé, la route descendante vous conduira à l'entrée de la vallée de Huanglong au creux des montagnes environnantes. Ce site classé patrimoine mondial de l'Unesco est célèbre pour ses bassins recouverts de carbonate de calcium qui renvoie des couleurs époustouflantes. Il est bien entendu payant et aménagé pour le tourisme. Comptez 200 CNY par personne, le coût des télécabines n'est pas inclus.

Huanglong signifie "Dragon jaune" en chinois, ce nom lui vient par ses formations calcaires dont la couleur et l'aspect dénotent un dragon jaune arpentant la vallée bordée de vertes forêts au pied des sommets enneigés.

La durée de la visite dépend de votre vitesse de marche. En altitude prévoyez de la marge et comptez entre 3h et 4h30 pour atteindre le point culminant de la vallée et redescendre sur une boucle aménagée avec un départ à 3500 mètres jusqu'au point le plus haut à 3900 mètres. La vallée de Huanglong s'étend sur 3,6 kilomètres.

Borne UNESCO marquant l'entrée de la vallée de Huanglong à 3553 mètres d'altitude

Vue panoramique de la vallée de Huanglong

Plan du sentier et accès télécabine

La balade le long des sentiers de la vallée de Huanglong n'est pas difficile, un cheminement en pente douce, aménagé vous conduit progressivement au point culminant du site, marqué par ses bassins aux couleurs changeantes et spectaculaires, disséminés autour du temple en l'honneur de l'esprit de la montagne. La télécabine n'est pas recommandée, outre l'affluence de touristes qui s'y pressent, vous rateriez les formations et bassins en aval, ce serait dommage.

Suivez donc le sentier et ses escaliers de bois et préparez-vous aux magnifiques bassins et formations qui vous attendent.

Premiers bassins et cascades

Cascade au départ de la vallée de Huanglong automne et hiver

Pavillon à mi-parcours en hiver

Mangrove aux bassins secrets au beau milieu de la forêt vierge

Rêverie au fil du dragon jaune

Sentier enneigé menant au temple du dragon jaune avec vue sur le Mont Xue Baoding en hiver

Le temple du dragon jaune hiver et automne

Le porche entourant le temple abrite toute une succession de moulins à prières tibétains. Les locaux font le tour du temple en faisant tourner les moulins sur leur passage pour obtenir bénédiction et bonne fortune. Sachez que l'ensemble des pratiquants des différentes branches de bouddhisme tibétain tournent toujours dans le sens des aiguilles d'une montre et gare au contrevenant. Toutefois, vous vous trouvez dans la seule région où cette règle ultime est inversée, faites attention ! En effet, les bouddhistes tibétains de la branche Bons qui peuplent la région de Jiuzhaigou et Huanglong sont les seuls à tourner à contre-sens, vous voilà prévenus, face au temple prenez bien à droite après l'escalier.

Continuez encore un peu, vous arriverez au temple le plus haut dans la vallée, gardien des bassins multicolores du sommet, l'apothéose des formations que vous avez pu observer tout au long de votre ascension.

Le temple gardien des bassins multicolores en hiver

En arrivant au dernier temple, le sentier se sépare en deux branches formant une boucle autour des bassins multicolores. En prenant à gauche devant le temple, on arrive au ras des bassins avec une vue imprenable sur le temple entouré d'eau.

Prenez le temps d'admirer cette superbe vue sur les bassins multicolores, le temple et les montagnes alentours. Nous sommes arrivés au point culminent de la vallée de Huanglong. Une plateforme panoramique à fleur d'eau vous permet de profiter pleinement de ce spectacle. On se repose un peu, on reprend son souffle et on attaque le sentier qui prend un peu de hauteur sur le côté pour profiter de la vue aérienne sur les bassins.

Vue sur les bassins multicolores depuis le sentier en hauteur

On remarque la présence de trois colonnes de métal au milieu des bassins. Il s'agit vraisemblablement de tombeaux Ming qui auraient été enfouis sous les formations géologiques. En prenant de la hauteur, les bassins nous offrent un magnifique spectacle avec couleurs changeantes au fur et à mesure de l'avancée du jour. On revient ensuite au niveau du temple le plus haut en terminant la boucle qui entoure les bassins multicolores. Guettez le passage qui part sur votre gauche, celui-ci longe d'abord la forêt, vous offrant une vue sur les bassins depuis le côté par lequel vous n'êtes pas encore passé avant de s'engouffrer à l'ombre des arbres de la forêt vierge.

Vue depuis le côté opposé de la vallée sur le sentier de la descente

Le chemin de la forêt s’amorce par une descente plutôt directe par rapport au chemin panoramique à l'aller, cela vous permet ainsi d'écourter votre descente, ce qui est plutôt bienvenu après ces quelques heures de balade dans la vallée. Vous pourrez tout de même profiter de la vue tout en explorant les bois alentours et la petite faune qui s'y trouve.

Forêt vierge et rencontre avec les écureuils

La descente à travers la forêt vous reconduira à l'entrée du parc où vous pourrez vous restaurer, retrouver votre véhicule et repartir pour deux bonnes heures de route vers la vallée de Jiuzhaigou.

Nous repassons le col de l'arrête des monts enneigés à 4007 mètres et nous amorçons la redescente en direction du pont iconique qui fait la jonction entre la route de Jiuzhaigou et la route de Huanglong. De là, se terminent enfin les interminables routes encaissées au fond des vallées pour laisser place aux routes des hauts plateaux et des forêts alpines !

Petit arrêt en bord de route, pâturage tibétain en bord de rivière

L'entrée du parc de la vallée de Jiuzhaigou se situe à 10 min de la gare routière de la petite bourgade Zhangzha. 15 minutes avant d’arriver à Zhangha, repérer sur la gauche la porte d'entrée d'un petit village tibétain.

Prenez cette route pour vous rendre à la pension de Zhuoma, un des rares véritables gîtes tibétains qui accueillent les visiteurs de Jiuzhaigou, parfaitement isolé de la frénésie de la bourgade relais du parc. En effet, si vous rechercher une petite pension authentique, Zhuoma c'est ce qu'il vous faut. Le séjour avec dîner tibétain, petit déjeuner produits locaux et déjeuner à emporter pour votre journée dans la vallée est à 200CNY par personne, ce qui est tout à fait correct.

Zhuoma Jiuzhaigou Homestay No.30, Ercun,Shang Si Zhai, Zhangzha Town, 623400 Jiuzhaigou,

Nom chinois :卓玛九寨沟体验之家 [zhuōmǎ jiǔzhàigōu tǐyàn zhījiā] Address 623400樟扎镇上寺寨二村

La pension de Zhuoma est une véritable maison tibétaine loin des foules de Zhangzha town à seulement 15 min de route de l'entrée du parc de Jiuzhaigou. La famille peut venir vous récupérer à l'aéroport ou au village de Zhangzha et organisera vos déplacements depuis et vers la pension. Zhuoma est la jeune femme de la famille et parle anglais. La maison appartient à sa maman Ama, un de ses frères s'occupe du transport et un second frère tient le restaurant tibétain Abuluzi au cœur du village Zhangzha à côté du parc. Une affaire de famille locale qui s'est tournée vers le tourisme.

Salon de réception et salle à manger

Formalités d'enregistrement des pensionnaires autour d'une bonne tasse de thé

Le repas préparé par Ama, composé de leur production locale

Nous avons partagé un repas composé de légumes du jardin, de pommes de terre et de viande de yak, il manquait les célèbres momo tibétains (petits pains à la vapeur fourrés au beurre et viande de yak) avec les autres convives de la pension, quelques américains et canadiens, une occasion de rencontrer de nouveaux visages et visions sur la Chine. Nous regrettons seulement qu'Ama et son fils n'aient pas pris part au repas, cela aurait été une occasion de discuter un peu plus de la région et de leur culture.

Qu'à cela ne tienne, nous avions de quoi faire avec notre propre culture et nous avons profité de notre soirée détente au coin du feu pour sortir le jeu de tarot. Un Américain voyageant seul a souhaité se joindre à nous et apprendre les rudiments de ce jeu de carte typiquement français. Après une petite demi-heure d'explications des règles, le voilà prêt à jouer et à la suite de quelques donnes seulement, le voilà qui savait déjà se faire des coupes, des singlettes, des ouvertures… comme s'il avait joué toute sa vie, un vrai bonheur ! Nous nous sommes ensuite couchés de bonne heure. Vous pouvez vous rafraichir à la salle de bain commune du rez-de-chaussée avec eau chaude avant de rejoindre votre chambre. Les pièces à l'étage ne sont pas chauffées, mais les lits sont équipés d'alèzes chauffantes et de bonnes couettes bien chaudes.

Les chambres chez Zhuoma

Le petit déjeuner chez Zhuoma

La photo de groupe avant de partir pour l'excursion

La Valée de Jiuzhaigou 九寨沟 [jiǔ zhài gōu]

Le nom de cette vallée Jiu(9), zhai(village de pierres), gou(vallée), tient son nom des neufs villages tibétains disséminés entre les lacs et rivières tout au long du parc.

 L'Entrée du parc de Jiuzhaigou durant la fête nationale du 1er octobre

Tous vous déconseilleront de vous rendre à Jiuzhaigou durant cette semaine de fête nationale critique. En effet, en revenant de trek jusqu'au camp de base de l'Everest où nous avions pas rencontré une âme en 2013, nous avions été estomaqués d'apprendre que 300 000 personnes étaient coincées dans le parc de Jiuzhaigou à 22h30 le soir, trop forte affluence et manque de bus retour. Bien sûr, si vous avez le choix, évitez cette semaine critique, d'autant plus que le ticket d'entrée à 300 CNY valable 2 jours en temps normal, ne vous garantit qu'une seule journée d'accès pendant la semaine du 1er au 7 octobre, pour le même prix.

Si toutefois vous êtes dans la région que pendant la fête nationale chinoise, ne vous privez pas de Jiuzhaigou par peur de l'affluence. Il existe un passage secret qui vous emmenera dans la merveilleuse dimension parallèle du parc de Jiuzhaigou sans touristes : Le passage piéton : ) Testé et approuvé ! Luttez pour vous frayer un chemin jusqu'aux caisses, passez les portiques des contrôle de tickets et au moment où vous prenez conscience de la marée humaine qui attend pour monter dans les bus, on vous ouvre une portelle dérobée sur la gauche et on vous invite à emprunter un petit sentier aménagé qui serpente le long d'une rivière bucolique, bordée par la forêt accueillante avec bientôt que le son de votre allure et pas âme qui suive. Si vous optez pour Jiuzhaigou à pied, vous ne serez jamais ennuyé par les foules, 99.9% des touristes attendent patiemment le bus et vous laissent la voie libre.

Le parc de Jiuzhaigou est constitué de trois vallées formant un Y. La première vallée à la base remonte le long de la rivière sur 12 kilomètres jusqu'à l'intersection marquée par la cascade Nuorilang au seuil des deux vallées suivantes. La vallée qui bifurque à gauche vous conduira jusqu'au lac des cinq couleurs et le Grand lac à 3103 mètres d'altitude, sur un trajet de 18 kilomètres, et la vallée de droite remontera sur 18 kilomètres également jusqu'a la forêt primitive en passant par les plus beaux points scéniques du parc.

 Aperçu du site de Jiuzhaigou dans son ensemble

Rivière Shuzhen qui serpente sur 11 kilomètres avant la bifurcation en deux vallées distinctes à la base de la cascade Nuorilang et de l'office du tourisme au centre du parc

Sentier aménagé sur les rives de la rivière Shuzheng, première vallée du site, parsemée de jolis lacs, points de vue et villages, sur 11 kilomètres et pratiquement pas une âme

Le lac aux roseaux

Le lac double dragon et village tibétain en arrière-plan

Lac du Rhinocéros

La première vallée de Shuzhen n'est pas la plus spectaculaire mais respire de tranquillité pour cette même raison. Peu fréquentée, vous êtes seuls à longer les premiers lacs et à croiser les habitants tibétains des quelques villages disséminés le long de la rivière. 11 kilomètres donc pour rallier la cascade Nuorilang et la bifurcation de cette première vallée avec l'option de continuer à gauche : Vallée Zechawa ou à droite Vallée Rize. 

Cascade Nuorilang à l'intersection des trois vallées de Jiuzhaigou

Si vous continuez à pied sur cette belle lancée, choisissez plutôt la vallée Rize à droite. En effet, une myriade de points de vue spectaculaires et diversifiés vous attend dans cette vallée avec une ascension douce sur 20 kilomètres. La vallée de Zechawa à gauche est plus abrupte, longe la route et n'a quasiment pas de points de vue avant les lacs du sommet. Préférez prendre le bus depuis l'office du tourisme au milieu du parc à la jonction des vallées jusqu'au Grand Lac d'altitude au bout de la vallée Zechawa, redescendez à pied en suivant le sentier aménagé et profitez de la balade jusqu'au Lac aux cinq couleurs et reprenez le bus, pas grand intérêt pour les randonneurs de rester sur un sentier en bord de route. À pied depuis la cascade Nuorilang, direction vallée Rize à droite donc.

Forêt immergée baignée de lumière en amont de la cascade.

Lac Miroir

Cascade des nuées de perles 

Le Lac des perles

Lac aux cinq fleurs

Lac du panda

Cascade du bambou

Lac du bambou et prolongation du sentier à fleur d'eau sur pilotis

Fin de la vallée Rizi, la rivière remonte ensuite jusqu'à la grande forêt vierge

Retour en bus jusqu'à l'intersection des trois vallées si vous avez encore du temps ou de l'énergie pour la Vallée de Zechawa en bus ou retour directement en bus jusqu'aux portes d'entrée du parc

Grand Lac d'altitude recouvert de glace en hiver, amont de la vallée de Zechawa

Lac aux cinq couleurs en aval du Grand lac 

Attention mise à jour 2017 suite au tremblement de terre de juillet avec Jiuzhaigou pour épicentre, magnitude 7.

Effondrement de pans de route sur les itinéraires des bus scéniques au sein du parc

Éboulement de la cascade Nuorilang

Éboulement sur le lac du panda

Éboulement sur le lac du bambou

Des travaux de reconstruction ont été réalisés pour sauver les zones dévastées par le tremblement de terre, le parc a repris une activité normale mais quelques sites restent quelque peu impactés. 

Marché du soir à la sortie du parc

Restaurant tibétain Abuluzi dans le bourg Zhangzha à la sortie du parc pour un bon dîner revigorant

Dîner sur fond musical avec performances ethniques tibétaines

Restaurant Abuluzi au coin du feu

Auberge de Jeunesse en ville près du parc : Senior Year Inn 毕业季驿站 bìyèjì yì zhàn

Après une première nuit chez l'habitant (Zhuoma) nous avons souhaité passer une seconde nuit près de la ville de Zhangzha (entrée du parc de Jiuzhaigou) ce qui nous a permis de découvrir le restaurant Abuluzi (tenu par le frère de Zhuoma) et une nouvelle auberge sympathique : Senior Year Inn. Propre et ordonnée, cette petite auberge est très bien tenue et propose des prix très corrects compte-tenu de sa proximité avec le parc. Chambre individuelle avec salle de bain, bar intérieur et extérieur avec terrasse, mais sans service, apportez vos propres boissons. Pas de souci, les commerces sont légion tout autour, les restaurants également.

Barbecue de nuit

Notre hôte du Senior Year Inn, très sympathique, nous aidera à réserver une excursion à cheval le lendemain matin ainsi qu'un chauffeur pour nous y conduire.

Départ des balades à cheval sur la place du village Zhongcha 中查村 zhōngchácūn (20min de Jiuzhaigou)

Plusieurs itinéraires et plusieurs tarifs sont proposés et clairement affichés. Nous avons vaguement essayé de discuter de l'offre à la journée ou bien même sur deux jours, avant de comprendre que nos interlocuteurs n'étaient pas passionnés par ces options. Effectivement, il est bien plus rentable en terme de temps et de pénibilité de nous faire faire la petite boucle d'une heure et demie qui monte au-dessus du village jusqu'aux alpages pour redescendre ensuite tranquillement en continuant sur le petit sentier très emprunté par les palefreniers. On ne nous confie pas les rênes, bien entendu, on nous trimbale, donc nous n'insistons pas pour les options plus longues que la petite boucle.

Préparation des chevaux avec nos guides tibétaines

Départ et traversée du village vers les alpages

Maison tibétaine traditionnelle du village de Zhongcha

On quitte le village, menés par nos tibétaines, direction les pâturages

Lieu de culte bouddhiste tibétain d'altitude

Four à prières tibétain

Vient le moment où l'on essaie de vous vendre des bâtons d'encens et des prières à brûler pour un prix fixe non négociable (représentant tout de même la moitié du tarif de la balade) en vous expliquant que ces braves dames ne sont pas rémunérées par l'entrepreneur qui a la main mise sur le village et le manège à cheval... C'est la seconde fois que cela arrive au même endroit et je m'en doutais depuis le départ. Je nous ai sortis de cette escroquerie en cinq minutes, en utilisant la même mauvaise foi que j'avais été contrainte d'utiliser la fois dernière après une heure de cris et de larmes, nous ne sommes pas bouddhistes et nous risquons d'offenser nos propres dieux si nous prions ici. Comprenez tout de même que je n'ai rien contre de donner un petit quelque chose pour l'entretien des lieux de cultes et de la vie autour, mais plutôt contre cette escroquerie organisée, au coût conséquent, non annoncé et pourtant absolument forcé lorsque vous êtes seuls, au milieu des bois sans autres choix, j'aime pas ! C'est pour la médiocrité de la boucle, le prix (150CNY/personne) et l'attitude (chevaux à la chaine, tibétaines exténuées qui courent après les sous, pas un mot sur vie locale, etc...) que je ne conseille absolument pas cette balade à cheval.

Sommet de la petite boucle, dans les alpages

Nos tibétaines aiment manger ce fruit en marchant, bon contre les maux d'altitude, bon pour le cœur et la circulation.

De retour sur la place après une balade à la fois ennuyeuse et trop courte, rien ne vous empêche d'explorer les environs à pied. Les villages encore bien préservés sont finalement plus sympas à parcourir de soi-même, entre amis ou en famille avec une option pique-nique en plein air.

Villages tibétains et pâturages à yaks

La visite touche à sa fin, on se prépare à se remettre en route pour le long trajet de 8 heures qui sépare Jiuzhaigou de Chengdu. Il existe bien entendu des solutions pour ceux qui n'ont pas de temps à perdre, l'avion ou l'attente dans quelques années de l'ouverture de l'autoroute Chengdu Jiuzhai qui devrait ramener le trajet à moins de cinq heures. Pour les courageux qui reprennent la route, ne manquez pas de vous arrêter pour faire le plein de bonnes victuailles à rapporter à vos amis et famille ! Près du pont iconique qui fait la jonction entre Jiuzhai et Huanglong, une petite bourgade commerçante offre aux visiteurs la possibilité de se procurer les produits et artisanats locaux, n'hésitez pas à vous arrêter un peu.

Petite échoppe de la minorité Hui spécialisée en viande de Yak et artisanat

Viande de yak fraiche (fin de l'été, début de l'automne) ou séchée le reste de l'année

Présentoir de viande de yak assaisonnée et marinée

On goûte, on fait des affaires et on se remet en route avec trois kilos de viande 

On négocie son petit bracelet en argent que l'on paie au poids 

Après une nuit passée à Songpan, il est temps pour le grand retour (6 heures de route) mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Au Sichuan on apprend un nouveau dicton : Lorsque l'on prend la route, on sait quand on part, on ne sait pas quand on arrive !

Maoxian (4h00 de route de Chengdu) Toutes les voitures à l'arrêt

Le commerce ambulant entre les véhicules se met vite en place

Un agent de police nous explique qu'il y a eu (encore) un glissement de terrain, que les opérations de déblaiements sont en cours et que l'on espère ouvrir la route dans 4 heures au plus tôt.

Nous décidons de prendre la seule et unique route alternative, celle qui a été lourdement endommagée par de multiples tremblements de terre et glissement de terrain, qui passe par Beichuan et qui nous ajoute 1h30 pour porter le temps de trajet à 5h30 depuis Maoxian. Et nous ne sommes pas seuls à avoir eu cette idée...

Ce sera au total 7h de route très embouteillé et démolie

Enfin de retour à Chengdu, à une heure tardive. Nous avons manqué notre train pour la suite de notre voyage dans le Yunnan, tant pis pour nos très belles places en wagon couchette... Nous réessaierons demain, en période de vacances chinoises, mais demain est un autre jour... Ce séjour dans la région d’Aba aura été époustouflant par ses paysages, attachant par ses habitants et revigorant par sa belle nature.

On refait le plein au Red Beard Burger de Chengdu avant de repartir pour de nouvelles aventures !

Bienvenu dans le parc le plus populaire de la ville. Entièrement gratuit, vous y trouverez une myriade de curiosités, de femmes et d'hommes qui chaque jour, se regroupent au parc du peuple et offrent un tableau vivant débordant des multiples aspects de l'histoire et de la culture de Chine. Le parc du peuple est à recommander aux visiteurs qui ne passent que très peu de temps à Chengdu, vous aurez ainsi la chance de connaitre le monde sichuanais avant de quitter la ville.

Bâti en 1911, le parc offre de plaisants espaces détente et amusements. Il est facilement accessible en métro, ligne 2, station People's Park (renmin gongyuan) à 2 minutes à pied de la porte nord du parc (l'entrée principale).

Plan du parc du peuple de Chengdu

Vous débutez la visite par la découverte des monuments qui ont été érigés et disséminés dans tout le parc. Puis, vous commencez à remarquer l'esprit vibrant qui vous enveloppe, il s'agit du peuple. Suivez-le, observez-le, il y a plus à apprendre ici que dans les dizaines de livres d'histoire et de civilisations chinoises que vous pourriez lire. Laissez-vous porter par les allées ombragées, au gré des canaux d’or, vous arriverez sur les bords d'un étang et ses maisons de thé ou encore au beau milieu du jardin des orchidées et du jardin secret des plantes et bonzaïs en pots.

Memorial Square

Maître de calligraphie éphémère

Chaque jour de la semaine vous pouvez admirer ces quelques talents à l'œuvre. La calligraphie se fait à l'eau et aux pinceaux géants. Elle s'efface dès que l'eau s'évapore, dommage diriez-vous, mais c'est ce qui fait tout le charme de ces réalisations. De plus, on recommence devant vos yeux ébahis chaque jour, avec de nouvelles idées, un endroit sublime pour la découverte de cet art millénaire qu'est la calligraphie.

Séance photo et retour dans le passé de la Chine pitoresque

La danse en ligne  élégante de madame

Les parties d'échecs chinois 象棋 [xiàng qí] endiablées de monsieur 

Gold fish Island

Les très sérieuses parties de Go 围棋 [wéi qí]

Potted Landscape Garden

Stand divination et sucettes au sucre travaillé à chaud

Maison de thé sichuanaise traditionnelle

En fin de balade, il est coutume de se retrouver aux maisons de thé disposées de façon charmante autour de l'étang, avec de belles terrasses ombragées au bord de l'eau. Si les maisons de thé représentent une réelle institution au Sichuan, ce n’est pas pour la qualité du thé servi. En effet, en général il s'agit de simples thés verts basiques que vous pouvez ré-infuser à volonté avec les recharges en eau chaude que l’on vous apporte. Les maisons de thé sont le symbole de la qualité de vie et l’art de vivre du peuple du Sichuan. Il s’agit d’un endroit de détente, un endroit de convivialité (personne ne s'installe seul ici) où il fait bon vivre et échanger ensemble. La plupart de ces maisons propose un espace réservé aux amateurs de Majong, laissez-vous prendre au jeu !

Nous avons loué une voiture à quatre pour un weekend en montagne à Niubeishan. En partant le vendredi soir après le travail, vous avez le temps d'effectuer les deux heures de trajet jusqu'à Ya'an au sud-ouest de Chengdu, y réserver une chambre et passer une soirée tranquille avant de reprendre la route de bonne heure le lendemain matin. Les tarifs sont un peu élevés (180CNY une petite chambre). De nombreuses montagnes et sites touristiques se trouvent au départ de Ya'an, dont notamment les gorges Bifengxia et sa réserve naturelle de pandas. Le lendemain, nous devons partir à l'assaut de la montagne située à 3h de route de là en direction de Luding.

Après quelques kilomètres en sortant de la ville de Ya'an, barrage de sécurité, la route de Luding est fermée pour cause de travaux. Lorsque vous prenez la route en Chine, vous savez quand vous partez, pour le reste, rien n'est moins sûr. Nous prenons donc l'autoroute pour un détour de plus de cent kilomètres jusqu'à Shimian, très au sud, avant d’emprunter la route de montagne sinuant sur 80 km, reliant Shimian à Luding. Il s'agit bien entendu d'une route plus praticable que la précédente, certains Sichuanais habitués des lieux la préfèrent même à la route directe. Deux portions de quelques kilomètres s'effectuent en circulation alternée. Ce que les Chinois entendent par circulation alternée concerne la fermeture d'une voie jusqu'à création d'un bouchon gigantesque puis sa réouverture, créant le même bouchon de l'autre côté le temps que s'écoule le premier. Nous voilà donc arrêtés, moteur coupé, deux fois de suite. Tout le monde est habitué, on sort de son véhicule, des vendeurs de brochettes circulent parmi les passagers sur la touche, on discute on socialise, on joue aux cartes, et hop, vite vite ça rouvre on saute en marche !

Rassurez-vous, tout ce calvaire routier est maintenant de l'histoire ancienne, les travaux sont terminés et la route des gorges qui relie Ya'an à Luding ne se fait plus en circulation alternée, vous pouvez partir tranquille et arriver de Chengdu en seulement 4h30 de route. En 2018, l'autoroute Chengdu-Kangding sera achevée, ce sera la fête !

Après un temps de route largement trop long donc, nous arrivons au village de Lengji (Froide moraine), qu'un ami nous avait indiqué comme étant la dernière contrée civilisée, avec route carrossable, depuis laquelle il nous fallait contacter un autochtone qui pouvait nous rencarder sur un trajet en mototaxis pour nous rendre au départ des sentiers de Niubeishan. En l'appelant, nous nous rendons compte que finalement il était occupé dans le village d'à côté et qu'il nous demandait de l'y rejoindre. Nous nous sommes donc aventurés sur une route en construction entre Lengji et Yujing, nouveau village de départ, qui n’apparaît pas sur le GPS. Et pour cause, il s'agit vraiment d'une zone de construction. Une fois arrivés au sommet du village, près des points de départ de balade, nous retrouvons nos Chinois en train de couler du béton frais, coupant ainsi notre route. Des mototaxis étaient là, mais au chômage technique. Nous nous sommes garés, bien décidés à passer à pied et à enfin nous lancer pour notre randonnée… à 14h ! 

Nous avons eu beau essayer de nous renseigner sur le temps de marche pour atteindre le sommet, nous sommes restés sur une fourchette entre 4h et 10h !! Il s'est avéré que personne ne le savait vraiment car les motos étaient reines de piste, pourquoi partir à pied ? Un randonneur solitaire équipé de pied en cape redescendait dans le village, c'est peut-être lui qui nous a été le plus utile. Il tablait sur cinq heures et nous confirmais que des guesthouse au sommet accueillaient les randonneurs pour des tarifs de 40 à 80 yuans. Très bien on y va !

Malgré leurs efforts pour nous gâcher notre weekend randonnée, les Chinois et leur route cassée, barrage de béton frais, dissuasion de grimper à cette heure-ci (oui 14h c'est vrai ce n’est pas une heure pour partir), nous y sommes allés quand même bon pied bon œil.

Après avoir traversé les champs de maïs du village sur de jolis coteaux, nous sommes arrivés sur des corniches le long des gorges d’une rivière magnifique (nous avons aperçu une biche s’y débattant à contre-courant au retour).

Un petit pont nous a permis ensuite de traverser le torrent et le sentier nous a conduit sur une moraine où nous avons fait une pause pique-nique et oui, on partait tard, on n'allait pas en plus rajouter le ventre vide. Au sommet de cette moraine un nouveau village.

Les habitantes, très accueillantes, ravies de nous trouver mais trop désireuses de nous garder, nous annonçaient des temps de marche plus imprécis les uns que les autres pour nous garder à dormir. Nous avons décliné leur offre et nous avons continué notre route en emportant un radis (oui bon, un ami Parisien n'a pas pu résister en passant dans les potagers). La dernière mamie croisée a réussi à nous faire peur. Elle nous a dit cette fois pour que l'on reste chez elle qu'on ne pouvait pas continuer car le sentier s'était effondré et était complètement infranchissable. Nous commencions à imaginer un pan de falaise décroché, avec une randonnée transformée en viaferrata, lorsqu'elle nous a déclaré avec tout l'aplomb nécessaire que si nous lui achetions un bâton de bois à 1 yuan, nous serions sauvés et pourrions franchir l'infranchissable éboulement. La conversation a donc soudainement pris fin et nous avons continué notre route.

Passé le fameux éboulement, on fait attention à ses pas et tout va bien (2 minutes à franchir) nous avons quitté la route de terre sinueuse pour un sentier plus direct qui coupait dré dans le pentu. Nous sommes partis pour deux heures de très fort dénivelé dans les bois rendus boueux par les pluies fréquentes en cette saison. Nous sommes ressortis au grand jour avec une vue panoramique sur les géants du Sichuan et une grosse partie de la balade bien avalée. Fatigués, mais fiers, on continu. Le jour commençait à baisser, nous marchions depuis 5h, la fatigue nous gagnait. 

Nous sommes alors tombés sur deux éleveurs de yaks qui semblaient nous attendre au crépuscule. Ils nous ont indiqué le chemin jusqu’à leur petite pension située sur notre chemin à une heure de marche et nous ont proposé d’y passer la nuit en prenant nos sacs sur leur moto. Le temps de parvenir chez eux, il faisait déjà nuit noire. Nous avons terminé ce premier jour de randonnée à la frontale autour de 20h30 après 18km de distance parcourue en 6h30, pas loin de 1800 mètres de dénivelé, pour nous établir chez l’habitant à 3100 mètres d’altitude.

En arrivant, c’est avec surprise que nous découvrons la bicoque en préfabriqué, équipée d’un poêle à bois que nos hôtes avaient pris soin de chauffer. Quel bonheur de se détendre après une longue marche au coin du feu. Ces messieurs avaient également fait bouillir de l’eau de pluie pour un bon thé chaud et pour ravitailler nos gourdes bien vides. Nous avons préparé notre repas, une bonne soupe aux champignons, une plâtrée de pâtes sauce tomate et thon, le tout rincé avec un bon Côte du Rhône, oui nos sacs étaient un peu lourdement chargés. Nous ne nous sommes pas fait prier pour le coucher ensuite. Bien que dépourvu d’électricité, l’étage était aménagé de cloisons qui formaient des petites chambres d’hôtes, avec des vrais lits ! Pour nous qui nous attendions à pas plus qu’un coin près du feu dans nos duvet, ce fût l’émerveillement.

Après une bonne nuit réparatrice sous de bonnes couettes épaisses et un confort inespéré, nous nous sommes levés peu après les premières lueurs du jour et nous avons pu observer le paysage en face de nous, depuis notre versant de montagne. Une immense barrière de montagnes enneigées se dressait au loin (il avait plu toute la nuit et les sommets les plus hauts avaient alors blanchi), au creux de ces géants appartenant au massif du mont Gongga, des brumes matinales couvraient les cuvettes des contreforts verdoyants plus bas dans la vallée, une vision fantastique en sortant le matin pour rejoindre les petits coins dans le jardin.

Petite pension où nous avons passé la nuit

Une fois notre petit déjeuner avalé, nous nous sommes préparés pour les quelques 500 mètres de dénivelé restant pour parvenir jusqu’au sommet de Niubeishan et sa plateforme panoramique. Nos hôtes nous ont proposé de laisser nos sacs et de partir légers, tout en nous laissant la clé de la maison car ils seront absents à notre retour, occupés à soigner leurs chèvres. Nous acceptons avec joie, réglons notre nuit d’accueil (80 yuans par personnes, tout à fait correct) et passons aux adieux et remerciements avant de nous remettre en route.

Il est 8h30, nous avons un peu traîné, hé oui, l’appel du poêle à bois et les discussions autour d’un bol de nouilles pour les uns et de café pour les autres. Nous voilà à l’assaut du sommet à 3600 mètres. Temps estimé : 2h. Nous croisons quelques motos sur la piste de terre, chargées de touristes chinois qui redescendent. Niubeishan est à deux vitesses, des mototaxis peuvent vous transporter du dernier village en contre-bas, Lengji ou Yujing, jusqu’au sommet pour un tarif compris entre 250-300 yuans par personne, deux heures de piste. Ainsi, les « courageux » se font conduire en haut pour passer la nuit et se réveiller devant la mer de nuages, ensuite ils redescendent. Nous avançons donc en direction de cette célèbre plateforme panoramique, toutefois, elle a la tête dans les nuages, nous tablons donc sur une vue plutôt bouchée. 

Nous croisons un groupe de Chinois à pied, en train de descendre de la montagne sur des sentiers de chamois pentus. Ils nous expliquent que la route est longue et que les petits sentiers permettent de bien raccourcir le temps de marche. Nous coupons donc et c’est parti pour la grimpette. Un peu désorientés par cette brume qui s’épaissit, nous avons perdu le sentier un court instant avant de retomber sur la piste. 

Nous commençons à apercevoir les baraquements du sommet, innombrables auberges de fortune. Le dôme du « dos de la vache » (niu bei) fut de ce fait très décevant. Dans les derniers mètres nous séparant du sommet, les ordures et détritus sont légion. Les fameuses « auberges » tenaient plus du bidonville que des petits gîtes de montagne. Chacun a construit sa bicoque avec des matériaux de récupération, le tout recouvert par d’immenses bâches en plastique pour permettre à ces structures improvisées de rester imperméables. Entre chaque tonnelle le chemin boueux serpentait entre déchets, pancartes publicitaires et tenanciers trop insistants sur leur capacité à nous accueillir pour la nuit à 9h30 du matin. Peu d’entre eux voulaient croire que nous avions marché du village d’en bas jusqu’ici, certains sont même allés jusqu’à nous demander si c’était vrai ou si nous plaisantions. Une attitude qui démontre en quelque sorte l’incompréhension du sport de montagne et qui explique pourquoi la richesse naturelle de Niubeishan a été détournée en machine à billets et dépotoir sans le moindre respect.

Qu’à cela ne tienne, nous terminons les derniers mètres pour nous hisser jusqu’au sommet et nous trouver un petit coin loin des abris de fortune. Nous nous y attendions, la vue est bouchée par la brume. Nous comptions pique-niquer, toutefois, outre le fait que nous étions dans le brouillard, il n’était que 10h du matin, nous avons donc pris un second petit déjeuner. La machine à café bouillonnante sur notre petit réchaud, nous nous accordons un petit repos et une collation. Une silhouette se découpe dans le brouillard, un autochtone curieux s’approche. La surprise se lisait dans son regard et son air stupéfait toisait la bande d’étrangers que nous étions, réunis autour d’une machine en bulbe de verre où bouillonnait le café. Nous avons échangé quelques mots, parlé de la pluie et du beau temps, terminé notre café et avons convenu que la bicoque de nos hôtes serait certainement plus accueillante pour le déjeuner avec vue que ce sommet couvert et surtout dégradé.

Nous avons donc entamé notre descente et nous sommes retournés déjeuner chez nos éleveurs de chèvres absents. Après la pluie de la nuit dernière, nous avons convenu d’emprunter la piste plutôt que les petits sentiers rendus glissants et boueux. Nous avons donc quitté la bicoque, laissant les clés confiées comme prévu et nous avons démarré notre descente. Le problème de la piste nous est apparu très rapidement, une piste longue sans fin, serpentant de corniche en corniche, droite comme un i, à plat, ne risquant pas de nous conduire en bas. Nous avons donc perdu deux bonnes heures sur ce plat, jusqu’à nous retrouver sur le versant en face duquel nous étions partis. C’est donc à ce moment-là que nous avons fait fi de la boue et que nous avons amorcé une descente à travers les sentiers des forets pour ainsi parvenir plus vite en bas et éviter de finir la balade trop tard.

Glissades et péripéties ont ensuite suivi. Les sentiers, très peu fréquentés étaient minces, non élagués et couverts de boue. L’effort s’en est trouvé plus intense que la route, mais les parties de rigolades aussi. Au bout d’une très longue marche en direction des vallées, le doute est survenu au sein du groupe, faisions nous marche en direction de celle où se trouvait notre voiture ?

À moitié perdus, sur les traces d’un sentier cette fois totalement effacé, au milieu des hautes herbes, nous croisons une âme qui elle remontait. Apaisement, nous sommes bien sur une piste de randonnée empruntée. Cet amical Chinois, étonné de nous trouver ici, nous indiquera le sentier en descente jusqu’à la prochaine piste et le lieu de départ du sentier suivant pour rejoindre la bonne piste, oui il y en a plusieurs, qui nous conduira jusqu’au village Yujin Gou. 

Cadre familier, enfin, nous avons recroisé notre mamie aux bâtons, celle aux radis, etc. Toutefois, le jour baissait bien vite et nous voilà encore une fois en proie à la nuit. Le chauffeur ne pouvait décemment pas prendre la route après une telle journée de marche sans repos, il a donc pris de l’avance pour arriver plus tôt à la voiture et se reposer. C’est donc à trois que nous avons terminé cette marche, en nous faisant prendre par la nuit et par la pluie.

C’est dans un état d’épuisement certain que nous sommes arrivés à la voiture (en jonglant entre les coulées de béton frais, que certains pilotes de moto avaient déjà détruites en passant en plein dedans avec leurs bolides). Il est 20h passé, nous avons marché pas loin de 12h, dénivelé positif et négatif. Éprouvés, nous nous affalons sur les banquettes et nous prenons la route pour le retour à Chengdu (entre 6 et 8h de route selon la circulation, nous arriverons dans la nuit, avant la reprise du travail lundi matin, mais tant pis, la balade en valait la peine.

Au bout d’une bonne heure de route de montagne, après la circulation alternée et les innombrables camions, une partie de scrabble sur smartphone pour égayer les esprits dans cette nuit noire et cette pluie battante, l’accélérateur ne répond plus, le moteur gronde sans aucune poussée, nous nous arrêtons en sortie de virage. La pluie s’arrête, je sors et j’ouvre le capot pour tenter de comprendre l’origine de ce brutal arrêt. Durites ok, niveau d’huile ok, liquide de refroidissement ok, que peut-il bien se passer ? Une énorme fuite noire ne tarde pas à nous apporter la réponse. Il s’agit vraisemblablement de l’huile d’embrayage, embrayage qui ne répondait d’ailleurs plus, nous sommes coincés.

Il est 21h30, nous sommes en panne sur la route sinueuse dans la vallée entre Shimian et Luding, au bord d’une large rivière, la pluie s’est arrêtée. Un 4X4 de Chinois s’arrête, curieux, hilares… Le simple fait de leur demander s’ils sont là pour offrir leur aide aura eu raison de leur voyeurisme et c’est ainsi qu’ils détalèrent. Je m’arme psychologiquement et m’apprête à affronter la désorganisation téléphonique typiquement chinoise qui vous laisse au mieux dans un état d’énervement intense, au pire, ratatiné, lessivé, déprimé, effaré devant cette manière incompréhensible, non efficace et chronophage de travailler.

J’appelle donc le centre de service de location de voiture, j’explique le problème, on transfère mon appel, je réexplique le problème (je vous passe les détails pour le mode débrouille en vocables chinois pour parler de panne, de fuite, d’embrayage et le jargon préformaté qu’on me déballe malgré mon insistance pour des mots courts, simples, sensés pour une non chinoise…), on me donne la solution d’une dépanneuse mais il faut d’abord que j’appelle le 122. J’appelle, je réexplique le problème, il me donne un téléphone fixe local qui ne répond pas, puis un numéro de portable qui ne répond pas, puis excédée au troisième appel, il me donne un faux numéro, je tombe sur une chinoise à qui je réexplique le problème sèchement en abrégeant, et la pauvre n’avait rien à voir là-dedans. Retour à la case départ, je rappelle le centre de service, je réexplique le problème (x5) et mes péripéties téléphoniques. On me dit que quelqu’un va me rappeler. Un numéro fixe de Tianjin (Tankin à 3h d’avion) me rappelle, je réexplique le problème. Il me dit de ne pas m’inquiéter, qu’il fait partir une dépanneuse de Chengdu, qu’elle sera là dans six heures et qu’elle me coûtera 3000 yuans d’avance et que nous devrons nous débrouiller à rentrer seuls car il n’y a pas quatre places dans la dépanneuse. Effectivement, pourquoi s’inquiéter ? Je saute sur le téléphone pour appeler cette fois-ci la boutique de location de la voiture ! J’explique le problème, si si encore, j’ajoute toutes les tribulations téléphoniques et mon indignation. Il me dit qu’un spécialiste va me rappeler. J’attends, pendant ce temps, les garçons font du repérage pour voir s’il est possible de trouver un endroit où passer la nuit. On me rappelle, un numéro de téléphone portable du Sichuan cette fois-ci, c’est mieux que Tianjin. Je réexplique le problème au monsieur (x8), il me dit qu’il vient nous chercher dans six heures avec sa dépanneuse, qu’il faudra avancer les 3000 yuans qui seront remboursés par l’agence et qu’il pourra nous ramener tous les quatre à Chengdu si nous prenons l’entrée d’autoroute de nuit et si nous ne rentrons pas dans le centre de Chengdu… Pas très légal mais mieux. Si vous avez bien suivi, il aura fallu pas loin de 8 interlocuteurs différents pour bénéficier de l’assistance dépannage.

Et que dire du temps, il est minuit, il ne pleut plus. Les garçons sont revenus et ont trouvé une auberge fermée mais avec un numéro de téléphone. Je souffle, c’est notre amie qui s’y colle. Une Sichuanaise en pleine partie de majong décroche, le son de sa voix entrecoupé par celle de ses comparses et des tuiles de majong qui claquent. Elle n’est visiblement pas à l’auberge, mais nous donne le numéro de quelqu’un qui devrait y être. Au deuxième appelle, ça marche ! Il est minuit dix, nous avons des chambres pour 30 yuans la nuit, le monsieur nous ouvre, le calvaire est passé. Nous laissons la voiture en warning sur la route, en prenant soin de placer un triangle signalétique car nous somme en sortie de virage sur la voie.

Le sommeil est beaucoup moins réparateur qu’en montagne, le stress doit y être pour quelque chose. Je ne m’endors pas, j’ai froid, je suis fatiguée, mais je ne trouve pas le sommeil. Au moment où j’y parvenais, le téléphone sonne, le dépanneur est là, il est 4h du matin. Retour à la voiture, le triangle n’est plus là, j’ose espérer qu’il a fait son œuvre, que quelqu’un l’a heurté et que de ce fait il a été prévenu de l’obstacle pour ne pas croire à l’évident vol de triangle qui rabaisserait certaines personnes bien bas.

La voiture remorquée, le dépanneur nous invite à y prendre place sur la dépanneuse. Voilà donc le système débrouille pas très légal. Qu’à cela ne tienne, nous sommes tous heureux de nous y entasser avec nos duvets pour finir notre nuit sur le retour pour Chengdu. Nous faisons quelques kilomètres puis le moteur s’arrête. Les vitres sont toutes embuées, nous mettons cet arrêt sur les barrages pour circulation alternée. Je m’endors. Le téléphone sonne ! Il s’agit du fixe de Tianjin ! Il me demande si son chauffeur est bien arrivé, oui il est là merci ! Donc le chauffeur nous réveille à 4h du matin, nous fait faire deux kilomètres, va se coucher et son patron me demande où il en est quand je m’endors car son téléphone est éteint… Peu avant les premières lueurs de l’aube, la dépanneuse reprend la route, passe le péage, le chauffeur trouve une aire et se rendort. Bien… bon… Ba le retour prendra du temps, on oublie d’être à l’heure pour le travail.

La dépanneuse repartira finalement vers 9h, nous avons fait route vers Chengdu tous ensemble, avec en prime l’expérience de la voiture posée sur la dépanneuse avec une percée de soleil, wouhou, les tracas sont dernière nous, on s’amuse, on écoute de la musique, on reprend notre partie de scrabble avec en prime Gatien au volant qui peut jouer et nous sommes tout bien rentrés, lavés, apprêtés, au bureau ! Yeah, ça c’est du weekend dont on se souviendra !!! Nous ne regrettons rien, ni le trek harassant fini à la frontale sous la pluie, ni les bouchons, panne, béton, etc.  On est contents : )

Le Mont Zhao Gong (赵公山zhào gōng shān) tient son nom du dieu martial de la bonne fortune, Zhaogongming, une divinité taoïste qui protège vos richesses et vous apporte prospérité. Sa venue est célébrée une fois par an le 5e jour de l'année lunaire au son de tambours et de feux d'artifices pour l'attirer dans chaque maison.

Situé à 68 kilomètres de Chengdu, ce site est facilement accessible en 1h30 de route. Continuez sur 12 kilomètres à l'ouest de la ville de Dujiangyan, célèbre pour son système d'irrigation du Ve siècle inscrit au patrimoine mondiale de l'Unesco. Si vous vous trouvez à la gare ferroviaire de Dujiangyan, prenez la ligne de bus 4 ou 8 pour vous rendre à la gare routière. Depuis la gare routière, rejoignez le village de Yutang (玉堂镇yù táng zhèn) à 12 kilomètres de là avec les lignes de bus 10, 11, 101 ou 102. Tooktook et mini vans vous y attendent pour vous emmener au départ de la montagne.

Départ de l'ascension du Mont Zhao Gong en arrière-plan, le sommet culmine à 2434 mètres d'altitude

L'ascension du Mont Zhao Gong est assez sportive, préparez-vous pour 6 heures de montée sur 1700 mètres de dénivelé. Pensez à prendre de l'eau, vous n'en trouverez pas en montant. Vous pourrez vous ravitailler au temple en milieu de parcours et au temple Zhao Gong une fois arrivé au sommet. Nous sommes partis pour camper avec tout notre matériel et notre nourriture, avec l'expérience, je vous le déconseille. Chargez-vous le moins possible pour gravir le sommet et focalisez vos capacités sportives sur la montée uniquement, ce n'est pas une promenade de santé. Si vous souhaitez passez la nuit au sommet pour admirer les étoiles, les lumières de Dujiangyan ou la mer de nuage au lever du soleil, le temple du sommet propose couchage et repas, inutile donc de vous encombrer. Vous voilà prévenus, c'est parti pour le challenge ascensionnel !

La balade serpente en ascension régulière au cœur d'une forêt alpine de Rhododendrons cohabitant avec quelques espèces d'osmanthus, caractéristiques de l'Asie tempérée. 

Les divinités taoïstes vous accompagnent dans l'effort

La beauté du paysage et son environnement localement reconnu fengshui, vous rappellent que vous arpentez les terres taoïstes proches du célèbre Mont Qingcheng. Traditionnellement, les autochtones gravissent ces hauteurs pour prier le dieu de la fortune Zhaogongming, à chacun sa motivation.

Temple en milieu de parcours

Profitez de l'atmosphère reposante du temple, prenez un bol de nouilles ou quelques brochettes, faites le plein de vos gourdes avec l'eau de pluie bouillie proposée par les moines et préparez-vous car la réelle grimpette commence. En effet, vous vous trouvez sur un replat à mi-parcours, vous venez de traverser les petits potagers du temple et vous quittez brièvement les bois sur cette agréable clairière. L'effort de dénivelé commence à partir de ce point. Dès que vous aurez quitté le temple, les très raides tortillons ne cesseront plus jusqu'à l'arrivée au sommet à près de 1000 mètres de là.

Mue d'insecte sur l'arbre

Chemins ravinés escarpés

La pente s'accentue, les sentiers se resserrent, la vue se dégage

La cité de Dujiangyan dans la brume

Des panneaux viennent vous encourager dans votre périple : Aire de repos n°1 altitude 1900 mètres, aire de repos n°2 à 30 minutes de marche, altitude 2000 mètres...

Quelques panneaux plus hauts et quelques heures plus tard, vous parvenez enfin, non sans peine, au sommet du Mont Zhao Gong. Votre peine est récompensée par la vue époustouflante qui s'ouvre devant vous sur les montagnes alentours à 360 degrés.

Vue depuis le sommet du Mont Zhao Gong

Le temple Zhao Gong accueille les randonneurs en proposant repas, couchage et replat aménagé pour le camping

Nous avons établi notre campement et nous avons fait un petit feu pour nous chauffer et pour cuisiner notre repas. Les feux sont interdits, à la tombée de la nuit, nous avons été visibles, d'autant plus que les Chinois d'à côté nous voyant faire, ont décidé de faire de même en plus grand. Les gardiens du temple sont vite venus nous rappeler à l'ordre et nous avons éteint notre feu (après avoir négocier un petit répit pour finir de cuir notre repas). Il s'agit a fortiori d'une raison supplémentaire pour ne pas vous entêter à camper, partez légers, dormez au temple, emmenez un duvet léger pour l'hygiène et voilà.

À la tombée du soir, les étoiles s'illuminent. Sur les hautes plateformes vous pourrez admirer les constellations sans être importuné par les pollutions lumineuses des villes et villages, mieux encore, ceux-ci deviennent une source de paysage scintillant au creux des vallées, une très belle soirée pour les yeux.

Ville illuminée de Dujiangyan en contre-bas

Le lendemain matin, après une bonne nuit de repos, vous pouvez redescendre tranquillement et rentrer à Chengdu pour recommencer une nouvelle semaine plein d'énergie. Si vous avez plus de temps, vous pouvez partir explorer le massif de Zhao Gong qui ne manque pas de sentiers, itinéraires, points de vue, cascades, etc.

Carte manuscrite du gardien du temple

Sans avoir véritablement pu percer le mystère de cette carte établie par le gardien du temple du sommet au cours de ses promenades, nous avons toutefois bien compris qu'il existait une multitude de chemins, avec des relais de temples, empruntés fréquemment par les pèlerins. La question sera de savoir si vos jambes vous suivront dans votre exploration... Bonne visite ! 

Située dans la splendide région tibétaine Aba, préfecture autonome au nord de la province du Sichuan, la vallée A'ergou (阿尔沟 ā ěr gōu) est un havre de paix en pleine nature dans une zone reculée pour les amoureux de randonnée et de camping, où peu osent s'aventurer. Les paysages naturels magnifiques de cette région ont contribué à la renommée des vallées de Jiuzhai Gou et Huang Long, aux monts de Siguniang, mais également à la création de la réserve naturelle de Wolong, refuge du grand panda géant.

Préfecture autonome tibétaine et qiang d'Aba
阿坝藏族羌族自治州

Accessible en seulement trois heures de route depuis Chengdu, la vallée vous offre l'excursion parfaite le temps d'un weekend en dehors de la ville. Si vous n'avez pas votre propre voiture, prenez le bus jusqu'à Wenchuan (汶川 Wèn chuān), (un départ environ toutes les 30 min depuis Chengdu) puis un mini van à la sortie de la gare routière. Comptez environ 40 minutes de trajet sur route goudronnée jusqu'au village A'er (阿尔村 ā ěr cūn) puis 20 minutes de piste jusqu'au départ de randonnée. Nous avons négocié un tarif aller-retour de 250CNY, pensez à prendre le numéro de téléphone du chauffeur, une fois seuls là-bas, difficile d’en repartir. Rassurez-le aussi, la piste de terre peut lui donner quelques réticences.

Sur la route entre Wenchuan et la vallée A'ergou, vous entrez de plein pied en territoire Qiang, cette sous-minorité tibétaine qui peuple la région. Communauté à la culture traditionnelle très marquée, les Qiang ont conservé un mode de vie ancestral. Les autochtones ont bâti de magnifiques villages avec les pierres locales que vous pourrez admirer tout le long du trajet. Les villages les plus proches ont été restaurés et "améliorés" pour plaire aux touristes, les suivants deviennent plus authentiques au fur et à mesure que vous progressez.

Villages Qiang traditionnels

Tour de guet propre à chaque village, souvenir des invasions passées

Village isolé encaissé au fond de la vallée sur les flancs de la rivière

Une fois le dernier village A'er passé, empruntez la piste jusqu’au départ de randonnée. Vous n'irez pas plus loin en voiture, le sentier commence par quelques tortillons qui vous feront grimper vers une balade magnifique entre rivière et montagne. Comptez environ 2 heures de marche pour atteindre le premier camp où installer votre tente. Assurez-vous que vos charges ne soient pas trop lourdes pour profiter sereinement de cette belle balade jusqu'au premier espace de camping.

La Vallée A'ergou s'ouvre à vous dans un déluge de verdure et de sommets accueillants 

Magnifique sentier sur les bords de la rivière

Passages ombragés en forêt

Quelques embûches et grands frissons viendront pimenter le parcours

À chacun sa méthode pour traverser les ponts de rondins suspendus 

Clairière dégagée, au pied des sommets enneigés et proche de la rivière, l'endroit idéal pour monter le camp

La vallée A'ergou est un espace naturel préservé, loin de toutes activités touristiques, même si cela risque de changer rapidement. Assurez-vous donc de bien emporter tout votre matériel et votre nourriture, personne ne le fera pour vous, vous êtes (enfin) livrés à vous-même. Notre première mission après avoir monté le camp est de trouver une pierre plate et du bois sec pour faire griller nos bonnes victuailles et partager un moment convivial autour du feu.

Pierrade improvisée dans la nature

Rien de tel qu'un bon repas partagé en plein air pour se sentir bien dans son milieu après la petite randonnée

Établir votre camp à seulement deux heures du départ vous permet de vous délester de votre matériel encombrant. Si vous parvenez au camp de bonne heure et que vous êtes en forme, vous pouvez continuer et vous établir au second camp à une heure et demie de marche. Si vous y parvenez dans l'après-midi, explorez les alentours, partez chercher du bois sec dans la forêt, allongez-vous dans l'herbe et profitez du soleil, vous partirez plus loin le lendemain matin à la fraiche.

 Petit déjeuner des champions avant le départ en balade

En poursuivant le sentier, vous trouverez le second camp à environ 1h30 de marche. Prévoyez un pique-nique pour votre repas de midi et laissez vos affaires au premier camp. Le sentier est facile sur la première demi-heure et les paysages sont époustouflants. Remontez le long de la rivière et admirez la nature qui vous entoure.

Le sentier s'arrête devant un arbre massif couché au-dessus de la rivière qui prend des airs de torrent. Ne vous laissez pas impressionner, le tronc de l'arbre vous portera jusqu'à l'autre rive où le sentier se poursuit.

Du sang froid, un peu d'équilibre, il nous faut rejoindre l'autre rive grâce au tronc d'arbre !

À la suite de cette épreuve, le second camp n'est plus très loin. Une très belle clairière s'ouvre à nouveau et vous rapproche un peu plus des hauts sommets blancs. D'ici, nous avons relevé deux choix d'itinéraires. Le premier part face à la montagne le long de la rivière pour atteindre une magnifique cascade, comptez environ quatre heures de marche. Le second s'élève sur la droite, avec l'ascension du col en route vers le lac d'altitude à environ cinq heures. Vous l'aurez compris, le second choix est plus sportif, à vous de choisir. Assurez-vous toutefois d'avoir le temps de rentrer soit au parking si votre weekend s'achève, soit à votre tente si vous disposez d'un weekend de trois jours.

Second espace de campement

Le long de la rivière, en avant pour la cascade !

Sommets enneigés qui referment la vallée A'ergou

Il est rarement dans mon intention de garder les plus beaux sites pour moi, ainsi, sachez que vous n'aurez probablement pas le temps, tout comme nous, de vous rendre à la cascade ou au lac d'altitude de l'autre côté s'il s'agit d'une excursion le temps d'un weekend (à moins de partir léger, d'établir votre camp au second espace le premier jour et d'enquiller les heures de marches tout de suite ou très tôt le lendemain matin). Une très belle excuse pour retourner dans cette belle vallée que nous n'avions pas envie de quitter. La porte reste ouverte au mythe de la cascade et du lac d'altitude que nous atteindrons très certainement lors d'une prochaine visite.

Le Mont Qingcheng (青城山qīng chéng shān) se trouve à 1h30 de Chengdu. Montagne taoïste sacrée, le site est entré au patrimoine mondial de l'Unesco et constitue l'une des visites phares des alentours de Chengdu. Des bus partent toutes les 20 minutes depuis la gare routière de Xinnanmen (新南门xīn nán mén). Le train à grande vitesse au départ de Xipu (西浦 xī pǔ) vous permet d'atteindre le site en 1h seulement au tarif imbattable de 10CNY, réservez vos tickets de train à l'avance.

Le Mont Qingcheng est considéré comme le berceau du taoïsme né au Sichuan il y a quelques siècles. Le taoïsme s’est étendu sur toute la Chine ensuite. Le départ de la Montagne Qingcheng est au sud-est du célèbre projet d'irrigation de Dujiangyan datant du 5e siècle, site également inscrit au patrimoine de l'Unesco, ne le manquez pas, vous pouvez visiter ces deux trésors en une seule journée.

Le site est célèbre pour sa forêt tropicale luxuriante et ses nombreux sommets où sont construits de nombreux temples et pagodes. Vous évoluez dans une forme de cité taoïste ancienne, riche en culture, dans un écrin de verdure. Le Mont Qingcheng est divisé en deux parties, le devant de la montagne (青城前山 qīng chéng qián shān) riche en temples, culture et pagode, et le derrière de la montagne (青城后山 qīng chéng hòu shān) attractif pour ses paysages naturels préservés tout au long de la rivière, bassins et chutes d'eau (Je vous renvoie à l'article correspondant Qingcheng Houshan du 23 mai 2013). Entrez sur les sentiers aménagés du Mont Qingcheng par les grandes portes et petites habitations qui hébergent aujourd'hui la vente des billets d'entrée (90CNY) et les magasins de souvenirs.

Le plus haut sommet du site culmine à 1260 mètres d'altitude. Sur ce sommet repose la grande pagode appelée Laojun Pavilion. Comptez une demi-journée depuis Chengdu pour avoir le temps de visiter le site jusqu'au bout, le temps de la balade est d'environ 3h selon votre condition physique.

Aperçu du sentier d'ascension du Mont Qingcheng

Soyez préparés aux escaliers, tradition culturelle taoïste et bouddhiste, l'ascension compte pour partie intégrante du pèlerinage au temple. Le premier que vous rencontrerez sur votre route sera le Jianfu Palace.

Jianfu Palace

Construit durant la période de la dynastie Tang (618-907), le pavillon a été détruit et reconstruit plusieurs fois pour se présenter aujourd'hui sous un style plutôt Ming (1368-1644). Laissez-vous envouter par les fumées des encensoirs à l'entrée du temple, visitez les halls de prières ornées de figures taoïstes mystiques et récupérez un peu de l'effort physique fourni dans les escaliers avant de repartir plus haut pour les autres temples sur le chemin de la grande pagode.

La forêt tropicale vous entoure, vous entrez au cœur d'une estampe chinoise

Temple de la grotte Tianshi

Vue sur les crêtes de verdure qui se dégagent au fur et à mesure de votre ascension

Le but de la balade : La pagode Laojun

Statue du Jilin mythologique gardant l'entrée de la pagode

Arrivé au sommet, profitez de la vue, reprenez votre souffle et commencer à vous aventurer dans les étages de la pagode ouverts aux visiteurs. Vous avez la possibilité de suivre une boucle sans passer par le même chemin à la descente. Profitez-en pour terminer par un sentier inconnu dans la nature. Le petit lac Yuecheng vous attend au pied de la montagne.

Fin de la balade sur les rives du lac Yuecheng

Vous avez la possibilité de prolonger votre expérience zen sur ces terres taoïstes en vous rendant aux sources chaudes Qingcheng Taoïsm Hotspring (青城道温泉 qīng chéng dào wēn quán) non loin du parc. L'architecture bois respecte le style local dans un environnement reposant. Une vaste piscine intérieure vous attend et pas moins de 50 petits bassins d'extérieur vous permettront de détendre vos muscles douloureux après l'ascension de la montagne. Poursuivez votre voyage vers le système d'irrigation de Dujiangyan et son parc aménagé sur la rivière ou allez dîner dans la nouvelle partie de la ville construite selon le style ancien sur des canaux au doux son de l'eau.

L'île de Hainan est située au sud de la Chine, à l'est des côtes vietnamiennes dans le golf de Tonkin. L'île bénéficie d'un climat tropical où il fait bon toute l'année et où la température de la mer avoisine souvent les 30°C. L'escapade privilégiée pour quelques jours au soleil, très prisée par les Chinois mais également par les Coréens et les Russes, cherchant un petit répit loin des contrées du nord.

Nous avons pris un vol direct Chengdu - Sanya (1500CNY pour un aller retour), la cité balnéaire au sud de l'île. La ville de Haikou au nord de l'île est également desservie par voie aérienne et ferroviaire. Des départs sont également possibles depuis Pékin, Shanghai, Canton, etc., où que vous vous trouvez en Chine.

Si vous partez à Hainan pour une escapade reposante en bord de mer, la première priorité est de fuir l'agitation de Sanya. Il s'agit d'une station balnéaire entièrement tournée vers le divertissement chinois, du monde, du bruit, des activités nautiques envahissantes, peu de place au repos et au farniente sur la plage. Votre petit coin de paradis n'est pas loin, mais soyez fermes, fuyez les hauts lieux attractifs recommandés aux voyageurs.

Nous avons orienté notre séjour pour explorer le littoral est de l’île en quatre jours, desservi par la voie ferrée Sanya-Haikou. Nous commencerons du côté de la Baie Youxian (悠闲摊 yōuxián tān), charmant littoral du village de pêcheurs Houhai (后海村 hòuhǎicūn), loin de l'agitation des places fortes de Sanya, pour ensuite nous diriger vers Wanning et Shimei Bay, pour finir enfin par Wenchang au Hainan Prima Resort au milieu de la réserve forestière de cocotiers sur le front de mer.

Baie Youxian et village de pêcheurs Houhai

Baie Youxian

Vous remarquez immédiatement la tranquillité des lieux et l'absence de foule qui est une constante irrémédiable en général sur les photos de plage de Sanya. Nous crions donc victoire, nous avons choisi le bon endroit pour notre retraite.

Nous sommes tout de même en Chine, donc on compte sur eux pour retourner tout le village de pêche avec des travaux et pour perturber le silence de la baie de temps en temps avec des bateaux aux cales à fond plat qui transportent de lourds rochers extraits d'une carrière sur cette même baie, mais il est facile d'en faire abstraction.

Nous avons séjourné dans une auberge chinoise située directement sur la plage. Détendez-vous et profitez du hall aménagé de chaises longues face à la mer ou montez sur le toit en plein air pour profiter de la vue surélevée. Comptez environ 150-200CNY (20-25€) la nuit dans une chambre propre et spacieuse avec salle de bain.

Notre auberge chinoise sur la plage (三亚梦回天堂客栈 sānyà mènghuì tiāntáng kèzhàn)

Détente sur les chaises longues de l'auberge devant la lagune turquoise

Balancelle de sur le toit ouvert de l'auberge

Profitons donc de la vue et de la plage la journée et arpentons la baie en soirée à la recherche du parfait endroit pour dîner. Nous repérons quelques hôtels qui proposent des dîners romantiques avec des tables installées les pieds dans le sable face à la mer. Alléchant oui mais c'est le pittoresque qui nous séduira plus que le charme. Nous somme sur les rives d'un village de pêcheurs, nous décidons donc de profiter de la pêche miraculeuse proposée par les barbecues en plein air, les pieds dans le sable tout le long de la baie.

Huitres au barbecue sur la plage et bière locale

À l'extrémité de la baie se trouve l'embarcadère pour l'île Wuzhizhou (蜈支洲wúzhīzhōu), petit paradis insulaire entouré de mer bleue turquoise. Nous décidons de consacrer cette journée à l'exploration de l'île. Nous nous y attendions, rejoindre une île attraction serait nous rapprocher des foules que nous tentions d'éviter, mais nous avons décidé de lui accorder une chance, espérant ainsi peut-être trouver quelques activités de snorkling, de baignade ou de balade. Si c'est ce que vous recherchez aussi, l'île est malheureusement peu recommandable. L'espace entier a été tourné en parc d'attraction, musique, bruit, marché souvenir, activités payantes à sensations, baignade interdite sur tout le tour de l'ile (avec vigiles) sauf sur LA plage prévue à cet effet, surpeuplée et réglementée. Il est possible de séjourner sur l'Ile Wuzhizhou dans un palace 5 étoiles, mais au vu de la foule et des activités inadaptées, notre exploration n'aura été que de courte durée.

Débarcadère encombré de l'île Wuzhizhou

Plage non autorisée à la baignade, face à Yalong Bay et ses centres commerciaux

Activité surf  sur la plage en sons et lumières ambiance discothèque

Activités vélo sur l'eau près du ponton

L'unique plage de Wuzhizhou autorisée à la baignade dans un carré surveillé

Piscine payante sur la plage si le bain de mer n'est pas ce que vous recherchez

Déçus par les activités, vous l'aurez compris, nous partons pour une petite randonnée sur le tour de l'île. Un front de mer magnifique et de très beaux points de vue se dévoilent, vous pouvez en profiter en toute quiétude, les Chinois ne sont pas très balade. Comptez une petite heure pour faire le tour. Le trajet est aménagé, fléché et les vigiles sont toujours frais et dispos pour vous empêcher de vous approcher de l'eau.

Façade ouest de l'île, une terre encore sauvage

On se désaltère avec de l'eau de coco sur la côte est de l'île face à Yalong Bay

Repos après notre tour de l'île avant de mettre les voiles

Nous ne resterons finalement pas le temps d'une journée complète, vous l'aurez compris, Wuzhizhou n'est pas notre tasse de thé. Nous quittons Sanya en direction de l'est, pour nous rendre dans la petite bourgade côtière de Wanning (万宁wànníng) à une centaine de kilomètres de Sanya, vous pouvez y accéder en train (Ligne Sanya-Haikou), en bus ou en taxi privé (comptez le prix fort entre 400-500CNY). Ce n'est pas tant la cité qui est attrayante mais plutôt son littoral sauvage. Bienvenue à Shimei Bay (石梅湾 shìméi wān), une étendue de sable blanc de plusieurs kilomètres de longueur, ouverte sur la mer et les vagues, le lieu de baignade parfait pour les amoureux de l'océan.

Shimei Bay (石梅湾 shìméi wān)

La baie Shimei est encore préservée des constructions chinoises bancales et des grands resorts qui se concentrent plutôt sur Sanya. Vous pouvez profiter du lieu encore sauvage en toute quiétude. Un restaurant sur la plage propose des plats de fruits de mer et un café vous permettra de vous rafraichir et d'essayer le café local de Hainan. Pour vous loger, vous avez l'Hôtel Méridien directement sur la baie avec plage privée mais les tarifs sont élevés, comptez 150€/nuit.

Pour un budget plus raisonnable et un rapport qualité prix hors pair, nous avons choisi l'Hotel Kangle Garden Resort de Wanning (万宁康乐园wànníng kāng lèyuán), situé à 10 minutes de taxi de la baie Shimei. Pour 400CNY/nuit (55€), profitez de cet agréable jardin botanique tropical, entouré de villas soignées où les chambres luxueuses sont aménagées. Situé dans la région des célèbres sources chaudes de Xinglong (兴隆温泉 xìng lóng wēn quán), l'hôtel vous permet de profiter du bienfait des eaux thermales dans ses piscines en extérieur, dans la salle de bains de votre chambre, où quelques fois, dans votre patio privé avec votre bain en extérieur. Pour les amateurs de Golf, un parcours professionnel de 54 trous vous est proposé. Nous n'oublions pas non plus la diversité des restaurants, barbecues, bars, spa, supermarchés, karaokés... sur place. 

l'Hôtel Kangle Garden Resort de Wanning (万宁康乐园wànníng kāng lèyuán)

Villa résidentielle et jardin tropical

Chambre avec patio et bain extérieur privé 

Attablé devant la piscine aux eaux thermales naturelles

Profiter de l'immense plage de sable blanc et des eaux turquoises de Shimei Bay pour ensuite savourer un moment de détente et de relaxation à l'Hôtel Kangle, avec sources chaudes le soir, bar et restaurants locaux : expériences superbes et remarquables de ce voyage à Hainan. Il s'agit déjà de mon second séjour dans cette partie de l'île avec cet hôtel, je ne peux que me dire, à quand le troisième séjour !

Nous continuons notre voyage direction Wenchang (文昌) en remontant la côte vers le nord par le train au départ de Wanning, sur la ligne Sanya-Haikou, l'occasion de profiter des paysages typiques insulaires asiatiques.

Vues depuis le train, rizières, palmeraies, fermes et forêt tropicale

Arrivés en gare de Wenchang, nous nous empressons de trouver le meilleur transport jusqu'à notre destination qui nous a incités à pousser notre voyage jusque cette ville, le Hainan Prima Resort (海南百莱玛度假村 Hǎinán bǎi lái mǎ dùjià cūn). Nous avons en effet été poussés par l'envie d'explorer l'île un peu plus et nous avons repéré l'opportunité de séjourner dans des petites huttes en front de mer les pieds dans le sable, nous ne pouvions passer à côté.

Le Hainan Prima Resort est situé à 25 km de la gare ferroviaire. Les taxis ne souhaitant pas allumer leur compteur en annonçant un tarif de 100 yuans et plus, nous décidons de prendre le bus. Le bus n'allait bien sûr pas jusqu'au bout, nous avons complété les derniers kilomètres en mototaxi.

Route bordée de cocotiers, en mototaxi, cheveux au vent

Le Hainan Prima Resort est niché au cœur de la réserve de cocotier Dongjiao (东郊椰林dōng jiāo yē lín) sur le front de mer. Les chambres sont disposées dans des bungalows individuels sur la plage. Comptez 260CNY/nuit (35€) pour un bungalow avec vue sur la mer. Un espace restaurant, bar et détente aménagé avec chaises longues et hamac vous attend également.

Bungalow avec balcon et salle de bain, vue sur la mer

Restaurant de fruits de mer sur la plage

 Ce petit coin de paradis a tout de même ses défauts. Offrant une parfaite retraite au milieu des cocotiers, le lieu est un peu trop isolé. Les tables barbecues du soir ne sont ouvertes que pour l'arrivée de groupes avec tours opérateurs, pas d'activités proposées excepté l'inévitable Quad bruyant sur la plage (activité heureusement chère, nous n'avons pas été dérangés par les moteurs), la vue depuis la plage a été entravée par la construction d'une digue directement en face du l’hôtel, c'est bien dommage. Vous pouvez toutefois vous éloigner à pied en suivant le littoral pour arriver rapidement dans des petits villages de pêcheurs pittoresques. Nous avons pu assister aux techniques de pêche particulières à la région qui consistent à descendre un large filet tiré à plat sous la surface, pour le remonter ensuite régulièrement prenant ainsi au piège les poissons qui venaient à passer par là.

Village de pêcheurs et technique de pêche particulière

La pêche traditionnelle et la ville moderne de Wenchang au loin

Restauration navale par les locaux peuplant le petit village du littoral

Faune curieuse, échouée sur la plage. Si vous savez de quoi il s'agit, n'hésitez pas à me laisser un commentaire : )

Retour au Hainan Prima Resort après une belle balade sur le sable. Profitez des noix de coco qui abondent pour vous désaltérer et profitez des derniers rayons de soleil sur votre chaise longue ou votre hamac avant la fin de séjour. Notre dernière étape de visite de l'île de Hainan en quatre jours s'achève ici.

Chongqing, ce nom ne vous dit rien encore ? Vous voici catapulté dans une des plus grandes mégalopoles du monde. Située sur le fleuve Yang-tsé en amont du colossal barrage des trois gorges, cette ancien territoir de la province du Sichuan devient municipalité autonome en 1997 dans le but de gérer les retombées du barrage, ses nouvelles voies d'eau et le déplacement des populations impactées. On dénombre pas moins de 30 millions d'âmes aujourd'hui, peuplant cette aire urbaine et rurale autonome du centre-ouest de la Chine.

Itinéraire Chongqing et Simian Shan

Si le chiffre de 30 millions d'habitants vous fait frémir, rassurez-vous d'abord car il concerne l'ensemble de la municipalité, aires rurales inclues. Toutefois, attendez-vous tout de même à un Gotham asiatique, jungle urbaine en plein essor, qui s'escrime à pourvoir aux besoins de son explosion démographique.

La géante urbaine se dessine dans la brume

Chongqing est doté d’un plan d'urbanisme hors norme. La ville s'étend sur un terrain constitué de multiples collines escarpées, ce qui l'a rend hostile à l'utilisation des vélos, si prisée en Chine dans toutes les autres villes. Chongqing a la particularité également de se situer à la confluence du fleuve Yang-tsé et de la rivière Jialing, le centre-ville forme ainsi une presqu'île au cœur de la jonction des deux cours d'eau.

Confluence du Fleuve Yang-tsé et de la rivière Jialing

Passez une agréable après-midi promenade en arpentant la route de la berge sud (南滨路nan bin lu) le long du fleuve. Profitez du point de vue sur la confluence où l'opéra moderne à l'architecture reconnaissable vous fait face, reposez-vous sur la terrasse ensoleillée du Mann Coffee.

Lorsque vous arrivez au niveau de la confluence, la place de la Tour de l'Horloge de l'autre côté de la voie vous invite à découvrir un trait historique de Chongqing. 

Cette horloge est habillée de bas-reliefs baroques. Pourvue d'une tour magistrale atteignant 60 mètres de hauteur, elle a été érigée pour commémorer le 18 juin 1997, date à laquelle Chongqing est devenue municipalité autonome au même rang que ses sœurs Shanghaï, Beijing et Tianjing.

Chongqing est faite de contrastes époustouflants. En ces contrastes réside toute son originalité qui fait d'elle une grande ville développée qui ne renie en rien ses origines traditionnelles du centre de la Chine.

Mégalopole aux grandes tours, pont titanesque et un motard autochtone

Pêche traditionnelle à la confluence, proximité avec le port moderne et les porte-conteneurs

Habitations traditionnelles en pierre, à l'ombre des tours géantes

Le métro de Chongqing et son tracé rectiligne. Au diable collines, rivières et nappes phréatiques, aérien s'il le faut !

Ville géante en expansion, les collines ne font pas obstacle à la construction d’impressionnantes tours d'habitation 

Chongqing le soir, qu'y faire ? Tout ! Son lot de restaurants, clubs, bars, lounges saura ravir la communauté internationale en voyage. Pour les plus curieux, avides d'expériences locales, visez le traditionnel barbecue. En pleine rue sur des tréteaux ou dans un petit bouiboui cosy, laissez-vous tenter par cette gastronomie peu commune. Si les grillades en extérieur sont très répandues en Chine, chaque région apporte sa touche personnelle quant au type de met grillé et quant à l'assaisonnement qui l'accompagne. Côté Chongqing ce sera donc poulet, porc, abats, poissons et crustacés du fleuve accompagnés de légumes de saison, typiques de la campagne alentour. Chongqing brasse sa propre bière, appréciez quelques rasades pour faire glisser ou si vous vous sentez d'attaque, essayez la gnôle de céréale locale qui chiffre à 50%vol.

Barbecue de Chongqing : écrevisses du fleuve et bière locale

Balade digestive sur les collines en travaux, illuminées par la ville effervescente

Le lendemain matin, mettez le cap au sud pour vous rendre dans la région montagneuse Simian Shan à 3h de route de Chongqing. Simian Shan nous a été recommandée par un ami local qui nous ventait la beauté de ses paysages. Effectivement, cette zone regorge de montagnes au roc rouge, parsemées de végétation verdoyante et découpées naturellement par des cascades, rivières et lacs qui finissent de parachever l'harmonie des couleurs et de cet équilibre naturel préservé. Toutefois, amoureux de trek, ce n'est pas pour vous. Le site (payant) est accessible en voiture et tout y est aménagé pour que vous puissiez vous rendre d'un point de vue à l'autre au volant de votre véhicule. Des accès de promenade sur sentiers aménagés sont alors accessibles pour vous rendre jusqu'aux cascades ou autres, mais une fois le site visité, il vous faudra reprendre votre voiture pour continuer la visite.

Plan du circuit touristique de Simian Shan accessible avec son propre véhicule

Un point de vue célèbre du site visible depuis la route du circuit

Ne vous démoralisez pas, vous aller pouvoir descendre de voiture et vous dégourdir un peu les jambes. En effet, quelques parking ont été aménagés et plusieurs sites ont été reliés entre eux par un petit sentier vous permettant de vous balader en forêt ou à flanc de falaise.

Petit sentier d'excursion pour une balade à pied

Flanc de falaise, roc rouge et cascade au milieu de la végétation humide

Chute d'eau vertigineuse

Projet de complexe de loisir au creux des falaises, face aux cascades, laissé à l'abandon

Face à une nouvelle cascade

Ruisseau en contre-bas des cascades

Gorges formant un lac en aval des cascades où se concentre le réceptacle des eaux de la forêt de Simian

La cascade Tudiyan qui alimente le Lac Wolong représente le site majeur de la région de Simian Shan. Cette forêt rocheuse, parsemée de cascades et de petits rus, dont les eaux finissent leur course dans ce lac, a très certainement de belles images à nous offrir. Nous regrettons toutefois de n'avoir pas pu découvrir ces magnifiques vues au cours d'une bonne balade plutôt qu'à la descente de la voiture. Il en faut bien pour tout le monde, sachez donc à quoi vous attendre, sans que cela ne remette en cause la beauté des paysages. Poursuivez votre route ou rentrez à Chongqing, il n'y a pas grand intérêt à passer une nuitée sur place à proximité du site.

La région du Sichuan regorge de magnifiques territoires occupés par les minorités tibétaines. La préfecture autonome du Ganzi, gérée par la ville de Kangding, à six heures de route de Chengdu, en est un de choix. Ce sera notre destination pour un weekend sur la route. Kangding est la dernière étape civilisée avant les grandes contrées montagneuses situées sur la route de la région autonome de Lhassa. Reportez-vous au précédent article sur Kangding pour plus d'informations sur les steppes de Tagong et le lac de Mugecuo. Vous avez également le précédent article sur Hailuogou pour le glacier et ses forêts primaires.

Au départ de Chengdu, nous passerons l'étape Kangding pour continuer vers la vallée tibétaine de Xindu Qiao, avant de faire route vers le sud pour le petit village de Moxi, au pied du glacier de Hailuogou et à l’embouchure de la vallée de Yanzigou, célèbres pour leurs paysages de haute-montagne et leurs sources chaudes volcaniques aux vertus bienfaisantes pour les voyageurs éprouvés par la route.

Itinéraire de voyage dans la région montagneuse du Ganzi

Bien évidemment, la route entre Chengdu et Kangding est très pittoresque. Nous quittons l'autoroute après la bourgade de Ya'an, contrée du grand panda géant, pour nous engager dans la route sinueuse de la vallée ensoleillée qui mène jusqu'à Kangding.

Convoi de ravitaillement militaire composé de plus de cinquante véhicules

Certaines portions de route entre Ya'an et Kangding sont très mauvaises. Imaginez-vous conduire dans les gorges de l'Arly en Savoie, une voie très accidentée par les multiples tremblements de terre et glissements de terrain et ce sur près de 200 kilomètres. Certains automobilistes n'hésitent pas à faire un détour d'une centaine de kilomètres en suivant l'autoroute jusqu'à Shimian au sud pour éviter ces portions vraiment mauvaises. Toutefois, notre pilote chinoise a géré la conduite avec tout le sang-froid et la technique nécessaires.

Pilotage improvisé sur une route de terre accidentée entre Kangding et Ya'an

La route en surplomb au-dessus de la vallée vous permet de profiter des paysages et points de vue célèbres de la région, comme la rivière aux pierres rouges, formée il y a des millions d'années après le passage des glaciers. Si vous souhaitez l'admirer de plus près, un site touristique balisé vous conduit jusqu'aux flancs de la rivière, moyennant un billet d'entrée.

Rivière de pierres rouges en aval

Les routes sont réellement dangereuses, mieux vaut aller doucement

Au bout d'une ascension éprouvante pour notre conductrice, nous passons enfin le fameux col de Yajiageng 雅加埂 à plus de 3800 mètres d'altitude. Imaginez-vous arriver au sommet de l'Aiguille du Midi en voiture. L'occasion de faire quelques photos.

Col de Yajiageng

Bien que nous n'ayons pas gravi le col de Yajiageng à pied, la photo de la victoire reste tout de même un trophée après l'ascension d'une telle route. Sortis de la voiture, immédiatement en proie au froid, au vent, à l'air des montagnes et des glaciers tout simplement, quelle joie après ce long confinement ! Reste plus qu'à descendre le col pour rejoindre la vallée et la ville de Kangding aux abords de la rivière.

Au creux des montagnes, la ville de Kangding traversée par la rivière grondante

Spécialité de Kangding : sélectionnez viandes et légumes pour que l'on vous les accommode ensemble dans une sauce pimentée

Nous avons partagé un excellent dîner local, puis nous avons passé un agréable moment à Kangding de nuit, le long de la rivière et son grondement féroce et incessant. La nuit, la ville s'illumine. Restez sur les berges de la rivière, il s'agit du centre-ville. Animé par les bouis bouis, petits restaurants ou marché de nuit, le centre de Kangding est très appréciable en soirée.

Au bord de la rivière Zheduo (Zhēduō Hé, 折多河)

La route nous attend le lendemain matin. Nous partons vers l'ouest pour arriver dans la vallée de Xinduqiao. La route est correcte après Kangding, la zone de tremblement de terre est franchie et les vallées confinées laissent place aux steppes tibétaines. Nous nous arrêtons en chemin pour admirer la vue depuis le col de Zheduo à 4298m d'altitude.

Col de Zheduo 4298m

La vue dégagée depuis le col nous procure un très beau panorama. Le col de Zheduo est le passage qui nous ouvre l'accès au pays de Kham. Le plateau tibétain est couvert par la région autonome du Tibet bien sûr avec la préfecture de Lhassa, mais pas seulement. Ce vaste plateau regroupe également le pays de Kham et de l'Amdo, englobant l'ouest du Sichuan, le Qinghai, une partie du Gansu, du Guizhou et du Yunnan. Inutile donc de vous escrimer à obtenir tous vos permis de voyage pour Lhassa, si vous souhaitez découvrir les régions tibétaines, ses habitants et sa culture, rendez-vous en pays de Kham ou d'Amdo qui eux restent complètement ouverts aux voyageurs. Les paysages y sont époustouflants, les autochtones sont agréables, les randonnées, le thé au beurre de Dri (la femelle du Yak), les moulins à prières et les sommets enguirlandés vous y attendent patiemment.

Clin d'œil à la célèbre chanson d'amour Kangding :康定情歌

Vallée de Xinduqiao

Maisons tibétaines traditionnelles et pâturages pour yaks

Nous nous éloignons de la route pour prendre un peu de hauteur sur ces flancs de montagnes couverts d'herbe, ensoleillés, accueillants, d’où l’on peut admirer le plus haut sommet du Sichuan.

Pavillon de repos, admirez les montagnes, le roi du Sichuan se cache...

On s'installe et on l'attend, détente au beau milieu des pâtures à yaks

Essais photographiques au soleil

Celui que tout le monde attendait daigne sortir la tête de ses nuages : Mont Ganga roi du Sichuan 7556m

Nous quittons la vallée de Xinduqiao et faisons route vers le sud pour nous rendre au petit village en aval des grands glaciers de la chaîne du Mont Gongga. Je vous présente le petit village de Moxi, célèbre pour ses petites pensions familiales et pour ses sources chaudes.

Église catholique de Moxi

Une communauté catholique réside dans le village de Moxi aux côtés des bouddhistes tibétains, des musulmans de la minorité Hui, et des taoïstes Han. L'architecture de l'église avec les toits en ailes d'hirondelle symbolise le pont parfait entre les cultures orientales et occidentales sur cette très ancienne route de la soie.

Vous pouvez vous balader la journée dans le village de Moxi et vous perdre le temps d'une après-midi dans ses petites ruelles anciennes. Quand vient le soir, les braves rentrent de montagne, les fourneaux s'activent, les grils fument, les barbecues de rue deviennent place forte pour les voyageurs affamés.

Cochon à la broche, barbecue de Moxi

Viandes et légumes grillés

Une table comblée après cette journée passée sur la route.

Après dîner, Moxi vous offre le meilleur pour vous détendre : les bains ! Le village est entouré de gîtes sur les hauteurs qui offrent à leurs hôtes l'occasion de faire l'expérience des sources chaudes émanant d'une nappe souterraine située en dessous des glaciers.

Soirée en station thermale, une odeur de soufre se dégage de ces eaux aux vertus multiples pour la santé du corps

Vous pouvez profiter des bains pour une trentaine de yuans, vous restaurer également au gîte avec des produits locaux et poulets fermiers grillés, enfin, vous avez la possibilité de passer la nuit au gîte pour une centaine de yuans. Ces gîtes sont tous situés sur les flancs des contreforts du glacier, à 15 minutes de route en amont, l'option idéale pour ceux qui prévoient une balade matinale à Hailuogou.

Nous visiterons cette fois-ci le parc de Yanzi Gou (燕子沟), situé à 10 kilomètres au nord-ouest de Hailuogou. Cette vallée oscille entre 2000 et 3000 mètres d'altitude, elle est bordée par de très hauts sommets dépassant les 5000 mètres et se situe dans la réserve naturelle descendant du mont Gongga.

Un hôtel très particulier vous accueille à l'entrée du parc pour une nuit dans une bulle gonflable ! Rêver depuis la Terre, la tête dans les étoiles.

Bulle avec chambre individuelle

Pour les amoureux de l'insolite, faites l'expérience d'une nuit magique la tête dans le ciel étoilé. L'Hôtel est récent, d'autres modèles de bulles sont attendus avec douches et sanitaires intégrés. De quoi vous détendre pleinement et confortablement après une journée de marche en montagne.

La culture tibétaine est très présente dans le parc de Yanzigou, de magnifiques rouleaux à prières ornent les escaliers.

Dans la brume matinale

Floraison des arbres

Paysage dans la brume digne d'une estampe chinoise

Porte-bonheur tibétain

Nos amis les yaks nous accueillent à la sortie des bois

Après une matinée passée dans le parc, il est temps de reprendre la route pour doucement achever la fin de notre expédition routière dans la région autonome tibétaine du Ganzi.

L'état des routes, glissements de terrains ou bouchons ne doivent pas vous décourager. Les voies du Sichuan sont telles que chacune d'elle est une invitation au voyage avec la promesse de sites exceptionnels à l'arrivée. Bonne route !

N'avez-vous jamais entendu parler d'une terre du nord où l'hiver rude s'attarde et où les plaines gelées, dignes de toundras sibériennes, étincellent sous un soleil blanc et froid qui baigne tout l'horizon de sa belle lumière ? Bienvenue à Changchun ! 

Changchun, capitale de la province de Jilin, se situe au Nord-Est de la Chine entre la province du Heilongjiang, celle du Liaoning et la Corée du Nord. Quoi de mieux pour profiter d'un réel hiver durant le nouvel an chinois ? Changchun 长春 traduit du chinois signifie long printemps. Bien que l'hiver soit ici très rude, Changchun se situe à la limite d'une zone chaude humide, ce qui fait de la ville le petit printemps du nord de la Chine. C'est une ville très verte, les cultures et la flore sauvage y poussent en abondance, mais pas en ce moment, car attention, l'hiver à Changchun est LE vrai hiver, avec des températures avoisinant les -20°C aux heures les plus chaudes de la journée. Mettez vos moufles, on y va !

Chengdu-Changchun 2750km

Changchun est une ville jeune au passé récent d'environ 200 ans. Malgré sa jeunesse, la ville du printemps éternel a été marquée par des évènements historiques mouvementés au XXe siècle. En effet, dans les années 1930, le Japon envahi la Chine et  installe un siège d'occupation à Changchun qui devient alors une colonie régie par l'armée nipponne. L'architecture d'époque, construite par les japonais, est tout à fait représentative de ce passage historique et on retrouve ce style de bâtiments dans plusieurs parties de la ville :

Bâtiment historique construit sous l'occupation japonaise dans les années 1930

 Ville de Changchun et trottoirs gelés

Nous sommes descendus dans un hôtel régit par l'État chinois. Le style et la richesse architectural de ce bâtiment est très appréciable. Le confort y est également convenable. Pas de centre de loisirs en revanche, il s'agit ici d'un lieu calme, de travail, pour les cadres politiques chinois en déplacement dans cette partie du nord du pays.

Lobby de l'hôtel

Dîner d'accueil en famille

Dans cette partie du nord-est chinois, nous pouvons savourer la cuisine du Dongbei (qui signifie nord-est). Caractéristique et très typée cette cuisine a sa place au rang des grandes familles remarquables de cuisine chinoise traditionnelle ( Dongbei, Shanghai, Canton, Sichuan). Les plats sont principalement basés sur le blé (le riz ne pousse pas dans le nord), les pommes de terres et les viandes d'hiver pour tenir les corps au chaud. Elle est donc très riche et se compose de nombreuses spécialités locales délectables : Les raviolis chinois (jiaozi), les pommes de terre sautées avec poivrons et aubergines (地三鲜di san xian), le ragout d'os de porc (酱骨头 jiang gutou), les nouilles plates de soja (大拉皮 da lapi), le ragout de poulet fermier aux champignons, sans oublier le porc panné (锅包肉guo baorou).

Au lendemain du dîner d'accueil, les festivités pour le nouvel an chinois commencent ! Nous voici à la veille de la nouvelle année de la chèvre et tout comme en France, le réveillon de 除夕 (chuxi) est aussi important que la Saint Sylvestre. De nombreuses traditions et plats traditionnels sont incontournables et nous passons tout de suite à la confection des raviolis en famille, une véritable institution.

Préparation des raviolis, met central de Chuxi (réveillon chinois)

Confection des raviolis par nous autres néophytes français

Raviolis du nouvel an fraîchement confectionnés

Dîner du réveillon traditionnel du Dongbei : raviolis, poissons, crabes, crevettes, poulet champignons...

La veillée du nouvel an chinois Chuxi se déroule à peu près comme le nouvel an en France. On ne beurre pas les toasts mais on confectionne les raviolis, les nombreux plats qui s'enchainent sont préparés par la maîtresse de maison dont elle seule a le secret, on prend du temps pour manger et on savoure ce superbe moment en famille malgré le niveau de langue, pure exemple de convivialité qui rapproche tout le monde et toutes les cultures. Minuit arrive, célébré en puissance avec feux d'artifice, cris, joie et pétards assourdissants !

Au lendemain de la fête, une balade digestive s'impose. Nous nous dirigeons, comme toutes les familles de Changchun, vers le parc au sud de la ville : Nan Hu (Lac sud). Le parc de Nan Hu est une des destinations phares du centre-ville. Un bel écrin de nature s'offre aux citadins avec un grand lac et des petits bois épars. Vous pouvez en profiter toute l'année, mais la période hivernale est sans conteste la plus prisée. En effet, le lac est entièrement gelé et le festival de sculpture sur neige démarre !

Parc de Nan Hu : le lac au sud de la ville

Festival de sculpture sur neige

L'honneur est à l'année de la chèvre

Allée bordée par les 12 animaux du zodiaque chinois

Le lac de Nan Hu pris dans les glaces

Sur le lac gelé

Joie hivernale et luge sur glace !

Coucher du soleil d'hiver sur la ville de Changchun à 16h30

Le soleil se couche très tôt au nord-est de la Chine, conséquence de l'hiver et également du pays entier à fuseau horaire unique. Les autochtones sont habitués à prendre leur repas à la nuit tombée, comme partout, sauf qu'ici, on commence à 17h !

Nous voilà donc au restaurant. Changchun regorge de restaurants traditionnels du Dongbei, mettant à l'honneur sa cuisine dans des cadres très agréables et chaleureux pour se remettre d'une après-midi à l'extérieur par -20°C. 

Restaurant traditionnel du Dongbei

Décor traditionnel paysan

Cuisine du Dongbei : Os en ragoût, poitrine de porc en sauce, légumes et patates sautés, nouilles de tofu, poire au miel

Le lendemain, nous élaborons notre programme de la journée en fonction des conditions extérieures. Que faire par -20°C lorsque la vie semble ralentie par l'emprise de la glace et de la neige ? Une baignade, bien évidemment ! Direction les sources chaudes de Jilin Shengde afin d'offrir à nos corps éprouvés par le rude hiver de quoi se revigorer un peu grâce aux vertus bienfaisantes des eaux souterraines de la région de Jilin.

Autoroute Changchun-Jilin à l'aube

Les sources chaudes de Jilin Shengde ( Shengde Quan Wenquan 圣德泉温泉) se situent à environ 2 heures de route de Changchun. Nous avons pris l'autoroute reliant Changchun à Jilin et ensuite nous sommes sortis pour emprunter la route 302 au sud de la voie expresse sur 18 kilomètres. Si vous n'avez pas de véhicule, vous pouvez prendre le premier train pour Jilin et ensuite prendre le bus touristique à la gare qui vous emmènera directement aux sources de Jilin Shengde.

Le complexe thermal de Jilin Shengde dispose de près de trente bassins différents, intérieurs et extérieurs pour un prix d’entrée de 128 yuans (15€). Il s'agit d'un véritable centre de thalasso, avec accès à différents soins du corps comme le bain de sable chaud, les bains de pieds avec onguents, les petits poissons mangeurs de peaux mortes, etc. moyennant un petit budget car chaque soin sera vendu séparément.

Ce qui nous intéresse aux sources de Jilin Shengde, c'est bien entendu les bassins extérieurs. 

Baignade et neige aux sources de Jilin Shengde

Se retrouver en immersion dans de l'eau à 62°C au milieu de la nature enneigée est une expérience très singulière. Les eaux thermales de Jilin proviennent d'une nappe souterraine retenue dans une strate rocheuse, très riche en minéraux et microéléments aux effets très positifs sur la santé du corps. Je pourrais vous dire combien un bain dans ces eaux peut être bénéfique en vous parlant des bienfaits sur vos muscles, microcirculation, système endocrinien et système nerveux mais je vous laisse voir par vous-mêmes... Le fait est que l'on se sente bien, revigorés, débordant d'énergie, heureux, avec son esprit d'enfant !

Qui craint la neige après un bain aux sources chaudes ?

Pas nous !

Si, comme nous vous souhaitez faire l'expérience des sources chaudes de Jilin Shengde, vous les trouverez à cette adresse : Area 3, Linjia Bridge, Soudeng Station Town, Chuanying District, Jilin City (吉林市船营区搜登站镇林家桥三社), shengdequanwenquan.com

Nous parlons de Jilin, allons donc découvrir cette ville de moyenne envergure située à 20 minutes des sources Shengde. Il s'agit en fait d'une excuse pour aller jouer un peu avec des pétards de nouvel an. En effet, Changchun, tout comme de nombreuses villes en Chine a prohibé l'utilisation de feux d'artifices et pétards pour le nouvel an dans un souci de respect de l'environnement et de la qualité de l'air. Toutefois, Jilin n'a pas été concernée par cette mesure, nous voilà donc partis pour quelques pétarades.

À peine entrés dans la ville de Jilin, les échoppes improvisées de feux d'artifices sont légions au bord des routes. Le marché se porte bien puisque la population de Changchun, frustrée d'avoir été privée de ses joyeux rites explosifs, se rue sur Jilin où les artificiers les y attendent. Nous faisons donc provision de pétards, mitraillettes, fusées sifflantes, éclairantes, tournoyantes... Rien ne manque au menu. D'ailleurs, la plupart de ces articles sont interdits en Europe, bien trop dangereux, nous nous amusons comme des enfants à qui on aurait soudain donné l'autorisation du premier pétard ! Direction les bords du fleuve de Jilin.

Sur les abords gelés du fleuve de Jilin

Illuminations de la ville de Jilin à la tombée de la nuit

Session explosive sur les bords du fleuve de Jilin

Le soir venu, nous retournons à Changchun, bien décidés à trouver un restaurant confortable où nous réchauffer après ces activités au grand air. Une fondue typique du nord nous attend.

老长春炭火锅 Fondue au charbon façon vieux Changchun

Fondue traditionnelle du Dongbei

La fondue traditionnelle du Dongbei se présente dans une vasque, chauffée par le charbon incandescent déposé dans le cylindre au milieu du bouillon. Vous y trempez ensuite toute sorte de victuailles : viandes, poissons, fruits de mer, œufs, légumes, nouilles, tofu... Le bouillon est clair, donc différent de la fondue sichuanaise où l'on vous apporte une marmite au poivre et au piment. Le cylindre au milieu vous permet même de braiser vos viandes plutôt que de  l’immerger dans le bouillon. Un régal !

Nous poursuivons notre soirée avec une autre curiosité du nord en cette période festive et grand froid : Le Cabaret ! La Chine et ses excentricités ne finissent jamais de surprendre. Oubliez la classe et distinction sans lesquels vous ne métreriez jamais les pieds dans un cabaret parisien. On demande bien à l'entrée que les gens soient un minimum habillés mais les -20°C et la neige vous autorisent doudounes, moufles et après-skis plutôt que les légères tenues de cocktail. Nous passons donc les immenses portes grandiloquentes du cabaret. Le principe est simple, vous payez votre table en fonction du nombre de convives et on vous fournit en grignotage et bière à volonté pour toute la durée du spectacle. Nous entrons dans une pièce obscure, enfumée, surchauffée où l'ambiance arrive à son comble avec le départ du spectacle et l'alcoolisation avancée du public.

Danses glam dénudées et spectacle vivant

Ton plutôt donné à la soumission sage avec humour

Les scènes ne vont jamais jusqu'à la provocation ou l'incorrect. Tout d'abord parce que cela n'est pas du tout accepté dans la société chinoise encore très conservatrice (on a demandé à ces dames du Moulin Rouge de se rhabiller lors de leur tournée French Cancan en Chine) et ensuite parce que le cabaret en période de nouvel an chinois, constitue l'essence d'une activité familiale, de nombreux enfants sont présents dans la salle ce soir. Les vapeurs de cigarettes et la teneur des spectacles n'est pas de premier choix pour les enfants selon nos critères bien sûr, mais qu'à cela ne tienne, on s'amuse en famille !

Les chanteurs s'improvisent maîtres culs-secs entre chaque performance

Difficile de suivre à la fin du spectacle avec des défis toujours plus grands

Les célèbres acrobates chinois 

La nuit se termine avec la fin du spectacle et des étoiles dans les yeux, les cinq litres de bière éclusés n'aident pas. Aux alentours d'une heure du matin, les tables se vident et le cabaret laisse la place à la seconde partie de soirée qui accueille les jeunes pour la partie boite de nuit et c'est reparti.

Le lendemain, notre dernier déjeuner se fera également avec une autre spécificité de la région de Changchun, le restaurant nord-coréen. Changchun est à seulement quelques kilomètres de la frontière nord-coréenne, de ce fait, on y retrouve des restaurants typiques, seule interaction offerte à nous autres extérieurs avec ce pays très fermé. Ces établissements sont facilement identifiables car ils arborent fièrement le drapeau du pays avec quelques inscriptions en caractères coréens. 

Façade d'un restaurant nord-coréen

Table dressée à la mode nord-coréenne, on se déchausse et on prend place

Serveuse en tenue traditionnelle nord-coréenne, on dit que le personnel de ces établissements est véritablement originaire de Corée du Nord

Cuisine délicate et raffinée aux saveurs exotiques, et bien sûr, du chien au menu !

L'après-midi sera consacrée à la visite du palais impérial de Puyi, 伪皇宫(Wěi Huánggōng), dernier empereur de Chine, le 12e de la dynastie Qing (1644-1911). À la mort de l'impératrice Cixi, Puyi accède au trône à l’âge de deux ans. À la fin de son règne, il devient Empereur de Manchoukuo, un territoire en Manchourie au nord de la Chine, avec l'aide des Japonais (1931-1945). Ces nouveaux alliés lui édifièrent un palais impérial pour prendre avantage sur son pouvoir politique. Il devient l'empereur marionnette du Japon impérialiste.

À l'entrée du palais impérial de Puyi

Mur d'enceinte du palais impérial de l'empereur "marionnette" manipulé par les Japonais

Jardins impériaux sous la neige

Cour carrée entre les bâtiments du palais extérieur 

Les bâtiments extérieurs constituaient un environnement de travail. Les bâtiments au centre du palais impérial, constituaient quant à eux l'espace de résidence privée de Puyi et de son épouse Wangrong.

Salle du trône de l'Empereur

Cour intérieure donnant sur les salles de travail 

Bâtiment résidentiel impérial

Chambre de l'empereur Puyi

Chambre de l'impératrice Wangrong

L'impératrice Wangrong était en fait la seconde épouse de Puyi. Il a d'abord épousé Wenxi en 1922 à l’âge de 16 ans, mais celle-ci n’a pas été jugée pas assez belle pour le rang d'impératrice par les régents de la cour. Wenxi a donc été relayée au rang de concubine pour que Puyi épouse la très belle Wangrong. Belle oui, mais destructrice. Wangrong souffrait d'une accoutumance à l'opium très sévère.

Petit salon de Wangrong, scène illustrant l'Impératrice et son addiction à l'opium

La vie de Wangrong a été portée sur le grand écran : La Dernière Impératrice, réalisé par Chen Jialin. Un petit clin d'œil au film français, Le Dernier Empereur. On vous dévoile alors les intrigues de palais, et les déboires de Wangrong. L'impératrice décèdera à l’âge de 40 ans d'une overdose d'opium dans une prison chinoise. 

Puyi n'a pas eu de chance avec ses femmes, cinq en tout se succéderont, il n'a jamais eu d'enfants.

Puyi était quelqu'un de frêle, au ventre fragile. Il s'abandonne dans toutes sortes de médecines et aime à s'entourer de médecin.

Pharmacie de l'empereur Puyi

Salle de bain moderne

Espace de travail 

L'Empereur marionnette passera la majeure partie de son temps à signer des lois et décrets japonais instaurant une japonisation de la Manchourie.

La majorité des pièces et du mobilier de style impérial bénéficie de tout le confort moderne. 

Salle de réception et de banquet 

Certains espaces fréquentés par les Japonais rendent quant à eux le style traditionnel nippon.

Espace détente de style japonais

Bien que confiné et contrôlé, l'Empereur possédait une voiture.  Elle rentrera dans l'histoire en 1945 lorsque l'Empereur a tentera de s'enfuir.

Voiture de l'empereur Puyi

Horloge arrêtée à l'heure de l'évasion de l'Empereur en 1945

C'est par cette porte que Puyi s'est enfui avec son auto en 1945 à l'annonce de la défaite du Japon et de la fin de la seconde Guerre Mondiale. Il sera reconnu et arrêté par les Soviétiques à l'aéroport de Shenyang puis détenu en URSS. Pour se rapprocher de Mao, Staline renverra Puyi en Chine en 1950, où il sera détenu dans un camp de rééducation durant 10 ans avant d'être finalement réformé. Pardonné par Mao, il intégrera l'assemblée de la Conférence Consultative Populaire et y restera membre jusqu'à sa mort en 1967.

Vous avez donc pu apprécier le riche passé historique et culturel de Changchun, sa cuisine, ses espaces naturels et les conditions hivernales inouïes qui inondent le cœur des locaux de chaleur humaine. Bon voyage, bonne visite et bonne année !