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baixindi
1 mai 2014

Trek et Camping à Siguniang Shan

À l'occasion d'un weekend prolongé comme celui du premier mai, être résident de la province du Sichuan vous permet d'aller explorer les montagnes bordant la plaine de Chengdu. Le Massif Siguniang Shan se situe à 5 heures de route, à 280km au nord-ouest de Chengdu.

China

La distance entre Chengdu et Siguniang Shan n'est pas très longue, cependant, la route qui les relie a été totalement détruite par les éboulements du tremblement de terre de 2008. Une portion d'une trentaine de kilomètres au nord de Dujiangyan, très encaissée et en bord de rivière, est à ce jour dans un état très chaotique, il vous faut près d'une heure et demi pour la traverser, en sursauts et avec rebonds.

Pour vous rendre à Siguniang Shan, vous pouvez prendre un bus au départ de la station Chadianzi à l'ouest de Chengdu (1 seul service à 6h du matin) moyennant une centaine de yuans (10 euros). Vous pouvez également choisir de prendre un véhicule avec chauffeur pour un aller-retour à 400 yuans par passager (45 euros). Cette seconde option, bien entendu plus coûteuse, vous permet d'abord de vous rendre directement sur le site et non pas à une gare routière et ensuite de rentrer à Chengdu quand bon vous semble, sans vous en préoccuper à 4000 mètres d'altitude, en plein trek. Nous ne l'avons su qu'une fois sur place, mais les autochtones de Siguniang font également des trajets en van entre leur village et Chengdu et ne prennent que 90 yuans le trajet simple, encore moins cher donc, à savoir pour la prochaine fois.

Voici un petit aperçu de la route à l'ascension du col de Balangshan à 4481 mètres, véritable porte du massif de Siguniang Shan.

 

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Quelque temps après le passage du col, vous arrivez à l'entrée de la réserve naturelle de Siguniang Shan. Bien que ce parc naturel ne soit pas exploité pour le développement du tourisme de masse, nous sommes tout de même en Chine, nous n'échappons donc pas aux tickets d'entrée. Cependant, la nature étant intacte, le prix reste raisonnable, comptez 70 yuans par vallée, alors qu'à Jiuzaigou ou Emei Shan on table plus sur 200 yuans.

Le parc naturel de Siguniang Shan présente trois vallées, Shuangqiao Gou à l'ouest, Changping Gou au centre et Haizi Gou à l'est :

 

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Chacune de ces vallées a sa particularité. Shuangqiao Gou a été aménagée avec une longue route pour permettre aux bus touristiques de circuler et de transporter les visiteurs d'un site à un autre sans trop les fatiguer et leur permettre de rentrer à l'hôtel le soir à la mode sino-chinoise. Ceci n'étant pas le but de notre excursion, nous ne visiterons pas cette vallée.

Après un réveil à 3h30 du matin et un départ à 5h à l'autre bout de Chengdu, nous arrivons sur place aux alentours de midi et optons pour la vallée de Changping Gou, longue vallée de 29 km de long, formée par les méandres d’une rivière de montagne. Laissée à l'état naturel et semée de vastes forêts primaires, ses vastes prairies se situent entre 3500 et 4000 mètres d'altitude. Le tout est surplombé par les quatre sommets de Siguniang Shan (les quatre demoiselles en français), qui se hissent majestueusement à plus de 6000 mètres d'altitude sous leur beau manteau blanc.

Enfin, mais pas des moindres, nous gardons la vallée de Haizi Gou pour notre fin de séjour. Plus courte, mais bien plus raide, celle-ci fait également rêver par ses lacs alpins aux couleurs changeantes au fil des heures, par ses paysages de haute altitude encore plus marqués et par son camps de base à plus de 4500 mètres pour le départ des alpinistes qui se lancent à l'ascension du Mont n°2 de Siguniang Shan.

 

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Il a bien évidemment été question de prendre les bus du parc naturel si l'on voulait éviter les huit kilomètres de route goudronnée qui sépare le parking obligatoire à la vente de tickets de la véritable entrée du site. En sortant du bus, vous êtes immédiatement plongés dans l'environnement tibétain de ces régions en haute altitude, avec ce temple typique de la région qui vous accueille.

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Une petite descente en escaliers est aménagée pour atteindre la rivière en contre-bas. Nous entamons donc notre trek pour explorer la vallée Changping Gou en remontant ce joli cours d'eau de montagne.

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De jolies cascades descendent des sommets enneigés

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Petite passerelle sur la rivière

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Il est possible de remonter cette vallée à pied ou à cheval. Nous ne nous sommes pas renseignés sur les tarifs, mais selon votre budget ou votre état de fatigue, vous pouvez faire tout ou une partie de Changping Gou à cheval, guidés par les autochtones tibétains.

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Durant ces cinq heures de trek pour rejoindre le premier camp, la balade est très plaisante car elle est véritablement variée. Les paysages changent rapidement, vous vous retrouvez tantôt au-dessus de l'eau, tantôt au profond des bois sur les flancs de montagne et vous vous surprenez à vouloir photographier tous ses changements de nature sans le pouvoir, de peur de manquer de pellicule.

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Rencontre avec les premiers yaks de la vallée

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À la traversée des forêts primaires de Siguniang Shan

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Les Tibétains ont profité d'une clairière au creux de la vallée, dégagée des arbres, pour installer un petit estanco avec des rafraichissements et de la viande de mouton et de yak grillée, l'endroit idéal où marquer une petite pause.

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Rivière de montagne prise par la glace

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Les allées de parquet laissent place aux sentiers de montagne

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Sommets enneigés

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Restes de yaks

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Arrivée au premier camp après cinq bonnes heures de marche. Le camp Muluozi est au pied de la Montagne Yaomei, le pic le plus élevé de Siguniang Shan culminant à plus de 6000 mètres.

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Nous nous installons et préparons un bon feu pour la cuisine et pour nous réchauffer. Et oui, nous sommes tout de même entre 3500 et 4000 mètres d'altitude et les nuits sont fraiches. Nos voisins de camping Chinois se sont essayés au feu de camp et même avec une branche incandescente dont nous nous sommes fendus, leur tentative est restée infructueuse. Leur guide de montagne a du faire le feu pour le groupe.

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Photo de groupe avec un ami tchèque et une polonaise sous la neige du soir

 

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Réveil au bord de la rivière le lendemain matin

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Deuxième jour de trek, de plus en plus loin, dans la vallée de Changping Gou

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Rivière et yaks sont le thème de cette deuxième journée de trek

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Pont de rondins sur la rivière

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Traversée des terres humides en milieu de vallée, attention aux pieds mouillés

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Aux anges en milieu de la vallée, parmi plaines, rivières, forêts, sommets et yaks

 

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Pont improvisé pour une traversée forcée

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D'autres tentent le saut...manqué !

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Seconde traversée, tant qu'à avoir les pieds mouillés...

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Après cinq heures de marche, nous voici arrivés au camp Chazi, au pied du départ pour le col qui sépare la vallée de Changping Gou et la vallée de Bipeng Gou au nord. La vallée de Bipeng ne fait pas partie du site touristique Siguniang Shan et est restée non exploitée. Seulement, les récentes chutes de neige en altitude ont parait-il obstrué le passage pour le col. Nous décidons tout de même de tenter une ascension, ne serait-ce que pour la vue panoramique sur les quatre sommets de Siguniang Shan. Nous avons deux bonnes heures avant de prévoir notre chemin de retour au premier camp où nous avons laissé la tente.

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Ascension vers le col, altitude : 3900 mètres

 

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Vue dégagée sur le col entre les vallées Changping et Bibeng

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Devant le col : 4600 mètres. Deux bonnes heures de montée, pas mal de dénivelé.

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Redescente en vitesse sous la pluie, avant la neige et la nuit.

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Trop tard, la neige est là. Cinq heures de marche comme ça...

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Nous sommes rentrés au camp, trempés et frigorifiés pour voir nos tentes pliées sous le poids de la neige. Nous avons donc pris notre dîner au sec dans un petit cabanon de bois qu'un Tibétain nous a ouvert. Nous avons également préféré y coucher en voyant l'épaisseur de neige dehors.

 

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Retour aux tentes le lendemain matin, les premiers rayons de soleil ont vite dissout la neige.

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Le soleil est de retour, nous sommes secs et frais pour le retour au départ de la vallée de Changping Gou.

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Petit bain vivifiant sous les rayons chauds du soleil de montagne.

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Après quatre bonnes heures de marche, nous voici revenus au départ de la vallée Changping. En chemin, des Tibétains nous ont proposé un chemin méconnu pour rejoindre la vallée Haizi Gou qui se trouvait juste derrière. Cela semblait bien attrayant, avec un trek à cheval en prime. Toutefois, les services de sécurité de montagne que l'on a été obligés de prévenir ont refusé catégoriquement. Il faut d'abord passer le check point de l'entrée de Changping pour ensuite passer celui de l'entrée de Haizi... Quelle perte de temps...

Nous avons joué le jeu et lorsque nous avons demandé à entrer dans la vallée Haizi Gou, pas possible. Nous n'avions pas de guide, affaire qui en deux jours avait eu le temps de remonter aux oreilles des chefs administrateurs, donc, hors de question pour nous d'entrer... Après une bonne heure de négociation et d'argumentation, ils nous ont laissés avec un NON catégorique.

Fort heureusement, la petite mémé qui nous a servi nos nouilles de consolation, a pris son carnet d'adresse et a appelé un connaisseur des montagnes aux alentours pour nous emmener en hauteur et terminer notre troisième jour de trek. Cette méthode débrouille est d'une ironie grinçante : il est trop dangereux de se rendre dans une vallée aménagée alors nous partons de notre côté loin du parc touristique et de ses contrôles de sécurité ! Les Chinois peuvent être agaçants parfois, mais fort heureusement, grâce à notre guide improvisé, nous en avons encore pris plein la vue.

 

 

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Pas simple la grimpette à chamois à 4000 mètres.

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Ferme de montagne

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Chevaux domestiques en liberté à côté des fermes

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Un grand merci à notre Xiaoping pour nous avoir conduits jusqu'ici.

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Notre dernier camp, à l'abri du vent, en face des quatre sommets de Siguniang Shan

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Après un bon dîner chaud et copieux, nous nous sommes laissés aller à la fatigue de ces trois jours de trek intense. Nous nous sommes couchés à la tombée de la nuit, vers 21h. Durant mon sommeil, j'ai été réveillée par des bruits de frottements contre notre tente, j'ai réveillé Gatien pour lui faire part de mes inquiétudes, et à ce moment-là, un gros bruit sourd avec un appui soutenu sur nos parois se sont produits. Branle-bas-de-combat dans la tente, qui n'a été que très bref, avant que nous nous rendions compte qu'il s'agissait une nouvelle fois de la neige ! Décidément, ces chutes de neige nocturnes ! Il y a cependant une différence avec la nuit précédente, nous nous sommes levés plus tôt et avons pu profiter de la magnifique vue sur cet or blanc :

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Tente sous la neige et yaks curieux

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Petit déjeuner à la neige

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Retour dans la vallée

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Nous nous sommes souvenu du chemin aller pour être capables de retrouver le village tout seuls et nous y sommes parvenus sans encombre. Il n'y a rien de sorcier pour trouver le retour au fond d'une vallée. Nous avons traversé un dernier petit village tibétain avant de rejoindre la route principale. Nous avons pris un dernier bol de nouilles pour remercier notre bien faiseuse et nous avons retrouvé notre chauffeur pour le retour à Chengdu.

Siguniang Shan est l'endroit à conseiller aux amoureux de montagne, nature et découverte. Rien n'est spolié, tout est intact et le petit nombre de touristes comparé aux autres régions rendent ces belles demoiselles encore plus agréables et appréciables, un trek ravissant.

 

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